Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2006/08/23

Enjoying myself so far

Je suis la depuis 3 jours et j`ai eu l`opportunite de boire du white tea a la paille dans un gobelet, de me faire appeler Honey par une vendeuse de journaux, de diner a 18h30, de faire du shopping tranquillement a 21h, de discuter avec un gerant de boutique de telephonie mobile qui ne connaissait pas l`indicatif international de son pays, de manger d`enormes fraises, finalement avec cette espece de creme fouettee ca a du gout.

En revanche je n`arrive pas a me faire a la taille des voitures et Qwerty c`est le mal.

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2006/08/18

Politiquement incorrect?

Ca ne manque jamais de surprendre mon entourage, mais je ne suis pas contre le fait d'expulser des clandestins.

Bien sûr, je n'aime pas la manière dont ça se passe, surtout en ce moment. Chaque être humain a droit a un minimum de dignité, même lorsqu'il est en effraction avec la loi.

Je n'aime pas non plus l'instrumentalisation qui en est faite, la façon sournoise d'insinuer que les étrangers expulsés, les problèmes de chômage seront moins cruciaux en France. Alors que je mets au défi certains secteur économiques de fonctionner un mois sans travailleurs clandestins.


Surtout je n'aime pas le fait qu'une fois de plus, ce sont des enfants qui trinquent pour le choix de leur parents.

Mais dans le principe, une personne qui entre et/ou s'installe illégalement dans un pays est parfaitement consciente de ce qu'elle fait. Et qu'on ne me sorte pas le cliché de l'Africain naïf qui a entendu parler de la France Terre d'Accueil et Pays des droits de l'Homme et qui pense naïvement -ça va de soit- que ce beau pays va l'accueillir à bras ouverts.


Non. L'Africain qui quitte son pays, son continent pour tenter sa chance illégalement sait très bien à quoi s'en tenir. C'est un insulte à son intelligence de croire le contraire.

Et quand il vient en France, il y est plus attiré par ses usines Peugeot que par sa Déclaration des Droits de l'Homme.

Je me souviens de chaque veille de départ de tel ami, tel parente, tel voisin, de leurs craintes, de leurs espoirs et de leurs doigts croisés pour que leur pari s'avère gagnant: une demande d'asile (infondée, mais les Blancs aussi savent être naïfs), une Américaine, un enfant, ou tout simplement la chance de passer à travers les mailles du filet assez longtemps pour économiser de quoi rentrer la tête haute.

J'entends déjà la voix des bons samaritains se récriant : "Mais chez eux c'est la misère! Mais chez eux c'est la guerre!" Non, l'Afrique n'est pas un continent de misère.

Evidemment, il y a des pays qui s'enlisent et s'embourbent sous la coupe d'une classe "dirigeante" avide et de ses complices.
Mais il y a toujours du travail pour qui veut se lever tôt et ne rechigne pas à la tâche, et un pays frontalier prêt à accueillir les victimes d'une guerre.

Je sais bien qu'une tâche peut paraître encore plus dégradante voire même impossible à effectuer sous les yeux des siens. Quand Moussa rentre au pays dans son grand boubou de bazin bleu, personne ne sait qu'il a passé l'année à ramasser les poubelles du 19ème arrondissement.C'est aussi pour ça qu'on part.
Mais quand on ne respecte pas les lois d'un pays, quoi de plus normal que d'en être sanctionné?
D'un autre côté, on peut légitimement se demander pourquoi ça ne marche pas dans l'autre sens, pourquoi il n'y a rien de plus simple pour un occidental que de s'installer en Afrique?

Mais ça, c'est une autre histoire.

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2006/08/17

Qui aura la garde?


Je pars dans 72h.
Ma valise n'est pas faite,

je n'ai pas imprimé mon billet, je n'ai même pas encore décidé si je prenais un taxi ou le RER pour aller à l'aéroport.

Comme si repousser les échéances allait me garder près de Chéri encore un peu.

Mine de rien ça fait plus de deux ans qu'on n'a pas dormi loin l'un de l'autre, et je sens que ces deux semaines vont être assez dure sur ce plan.

J'apprécie d'avoir de temps en temps des moments à moi, je ne m'ennuie jamais seule avec mes pensées (comme le disait Malou), mais deux semaines d'affilées avec des inconnus ne parlant pas français pour la plupart, obligée de socializer de 7h30 à 21h00, et trop loin de Chéri pour pouvoir tout lui raconter à mon retour le soir, je sens que ça va être violent.

Alors je me concentre sur les petits détails, les bonnes culottes en coton c'est mieux que les strings par 85° fahreneit, et mon sèche-cheveux, je l'emmène ou pas, j'ai bien noté le numéro du service de limousines (ah oui! à la World Company on ne fait pas les choses à moitié! ;) ) , est-ce que j'apporte mon laptop ou pas, si je ne peux pas le garder comme bagage à main il va finir dans la soute avec mon joli sac Samsonite tout neuf, et si je ne l'emporte pas je ne pourrais pas charger mon ipod vu qu'on n'a qu'un chargeur pour deux, est-ce que Chéri va accepter de me le laisser vu qu'à la base c'est quand même le sien?

Je pars dimanche. Matin.

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2006/08/16

Le petit chat est mort

C'était un cours d'improvisation. Un exercice classique dont la première étape consiste, pour chaque participant, à écrire une phrase sur un morceau de papier. La suite de l'exercice est complètement délirante, mais ce n'est pas de ça que j'ai envie de parler aujourd'hui.

On me demande donc d'écrire une phrase en français sur un bout de papier, et pour moi c'est évident, la phrase sera "Le petit chat est mort.". Je ne sais même pas pourquoi. Oui, il fut une année où j'écoutais un peu trop "Les Vieux" de Jacques Brel dans mon ipod, mais j'ai l'impression que cette phrase vient de plus loin.

"Le petit chat est mort", ça sonne bien, non? C'est rythmé, ça offre des tas de possibilités sur une scène, on peut le dire avec un air un peu triste ou complètement détaché, on peut le hurler comme si on venait d'assister à une scène horrible mettant en cause un petit chat et des roues de camion.
Le petit chat est mort, donc.

Le prof récupère les papiers et lit les phrases à haute voix. Arrivé à la mienne: "Le petit chat est mort. Je l'attendais celle-là! Vous savez qu'à chaque fois qu'un professeur fait cet exercice en France, il a 90% de chance de tomber sur cette phrase? ".

Et moi qui pensais être originale. Pour le coup j'ai réagit comme une Française moyenne. Moi qui me targue de porter haut les couleurs de mon continent, de mes cultures, moi qui aime bien titiller mes copains à coup de "C'est très français, tout ça...", moi qui met un point d'honneur à faire manger du mafé à Charles-Henri et à Marie-Alix, on me demande une phrase et mon subconscient me fait réagir comme une petite Française moyenne.

Après toutes ces années à baigner dans les cultures française et francophone, c'est peut-être normal que la France s'insinue partout dans mes pensées.

Il y a quelques années je n'aurais peut-être même pas relevé l'anecdote. Peut-être en aurais-je même été fière, autant que je suis fière par exemple d'avoir intégré autant de cultures africaines différentes, d'être cette personne unique, partout chez elle, capable d'adopter les comportements locaux au point où dans ces capitales africaines on ne me demande plus d'où je viens.

Mais j'ai vieilli depuis, j'ai relu Fanon (de moi-même cette fois), j'ai redécouvert Césaire, j'ai appris que Cheikh Anta Diop n'avait rien d'un grand oncle un peu fou-fou que personne ne contredit mais que personne n'écoute vraiment non plus.

J'ai appris l'histoire de la Vénus Hottentote, celle des zoos humains, celle des tiraillleurs-chair-à-canons "sénégalais".

J'ai posé un autre regard sur Tintin au Congo, sur Banania, sur cette "joie de vivre" qu'on nous colle à toutes les sauces et qu'on appelle "capacité de résilience" quand elle ne concerne pas des Noirs naïfs et "joyeux par nature".

J'ai expérimenté la recherche de stage, la recherche d'appartement, Et vous faites souvent des plats de chez vous? Et vous invitez souvent de la famille à dormir?, les commerçants qui vous suivent dans les rayons, les vendeuses des boutiques un peu chic qui ont l'étonnante capacité de voir à travers votre corps la cliente qui entre juste après vous dans le magasin.

Malgré tout, malgré moi, je sais qu'une partie de moi a été, est colonisée par la France. Et je ne sais pas quoi en faire. Pour l'instant j'ai juste décidé de la traiter comme une piqûre de guêpe, ne pas y penser, se concentrer sur autre chose, continuer à apprendre l'Afrique et l'histoire des Noirs, continuer à apporter ma petite goutte d'eau pour le développement de mon continent.

Pour le reste, on verra.

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2006/08/10

Dora, la suite


J'ai reçu une réponse aujourd'hui.

Gerard Fromont <glolouvin@yahoo.fr> à moi

cher monsieur,

Au risque de vous décevoir,nous sommes au regret de vous
faire savoir que l'affiche actuelle est le casting original Américain et
anglaisl,le casting francais n'étant pas finalisé.Toutefois nous ne voyons pas
pourquoi nous refuserions un homme de couleur pour quel role que ce soit ,le talent de celui ci passanr avant tout..

R espectueusement votre
La production



Ma réponse:

Subject: Là n'est pas la question!

A:
Gerard Fromont <glolouvin@yahoo.fr>, g.louvin@louvinproductions.com

Il ne s'agit pas de caster un Noir ou pas.Notre indignation vient du fait que vous osez representer un singe sous les traits d'un Noir sans masque, tandis que tous les autres acteurs jouant des animaux sont masqués.
Que vous reprenniez le concept dans vos spectacles ou pas ne change rien: vous avez laissé passer ces affiches et en l'occurence c'est ce que je vous reproche.
Ma nièce n'ira pas voir Dora sur scène.

[Mon nom]

PS: Pourquoi parlez-vous d'homme "de couleur"? Le blanc n'est-il pas également une couleur?
Considérez le terme évident de "Noir" comme insultant?


Let's keep focused.

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2006/08/09

Mais c'est pas grave!


Je sais qu'il y en aura beaucoup pour me dire qu'on en fait trop, qu'il n'y a là rien de mal, que nous virons parano.
Sincèrement je suis passé plusieurs fois devant cette affiche sans rien y remarquer, à part que cette +-^§!#[@! de Dora était décidemment partout!
Ce n'est que lorsqu'on m'a invitée à regarder de plus près les personnages sur l'affiche que j'ai bondi: Dora et son ami, entouré de quatre animaux, dont le singe Chipeur. Tous les animaux, ou plutôt tous les comédiens qui jouent les animaux sont masqués sauf le singe. Qui se trouve être Noir. Bien noir avec des traits bien négroïdes. Et un grand sourire Banania, tant qu'à faire.

On me dira ce qu'on voudra, mais il y a là un insight qui est déjà quelque part dans l'esprit des producteur, et qui va s'incruster dans celui des centaines de gamins qui vont voir le spectacle. Le Noir ne porte pas de masque parce qu'il ressemble déjà à un singe.

J'imagine le producteur discutant avec la costumière: "Alors pour le singe, tu me fais un truc avec juste les oreilles, on va caster un Black pour le rôle, avec un peu de maquillage ça fera l'affaire. Pour le renard c'est plus compliqué..."

J'ai cherché les coordonnées de Louvin Productions qui produit le spectacle, j'ai trouvé un mail d'un certain Dominique Rousseau qui s'occupe a priori de musique dans la boîte. En cherchant encore j'ai trouvé le mail de contact du site de Louvin Productions: contact@louvinproductions.com . Comme il a forcément un mail avec cette racine, je me suis mise à décliner son nom et à tester les mails que je trouvais:
gerard.louvin@louvinproductions.com
gerard@louvinproductions.com
g.louvin@louvinproductions.com

La dernière adresse ne m'a pas renvoyé de message d'erreur.
Monsieur Louvin va entendre parler de moi. Je lui ai envoyé ce mail, j'ai fait court, sachant que les gens comme lui n'ont pas le temps de lire:

Bravo pour votre spectacle! Bravo pour votre casting! Merci d'avoir eu la
délicatesse de respecter les quotas en choisissant un Noir pour le rôle du
singe.
Mais je vois que contrairement aux autres animaux, le comédien
qui joue ce rôle n'a pas droit à un masque: la ressemblance Noir/singe
serait-elle trop évidente à vos yeux pour nécessiter le port de cet accessoire?
Je vais boycotter votre spectacle, et beaucoup de Noirs avec moi.
Si ça vous intéresse.


Et je compte bien le lui renvoyer très régulièrement jusqu'à ce qu'il me réponde (oui, oui! :D )


EDIT: Comme l'a fait remarquer un grioonaute, il semble plus judicieux d'envoyer le mail non seulement à Louvin mais aussi à l'ensemble des partenaires de l'opération.
Les destinataires seront donc désormais:

A:g.louvin@louvinproductions.com

Copie à: telespec@tf1.fr ; resp.client.noisy@fnac.tm.fr ; feedback@nickelodeon.com.au ; info@LE-ZENITH.COM ; craig@themestar.com ;

jusqu'à ce qu'on obtienne une réponse.

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2006/08/07

Chacun cherche son black


Non je n'ai rien contre les couples mixtes.
Vue mon histoire familiale, ce serait pour le moins incongru.

Ce que je ne supporte pas, c'est qu'on fasse de mes frères et soeurs des accessoires de mode.

Parce que oui, ce qui est recherché en Occident, ce n'est pas le Noir de base, celui qui parle avec un accent du bled, se damnerait pour un plat de ndolé et a un humour qu' "on" ne comprend pas toujours.

Non, ce qui est tendance, c'est le Black, qui dans sa version masculine se doit d'être grand, musclé, danseur de capoeira, joueur de djembé, avec une coiffure funky (les dreads c'est le top, sinon les tresses, ça le fait aussi), ses entrées dans les boites hip-hop les plus underground.

A la fille black on demandera d'être bien cambrée, fine avec quand même un popotin bien rond, ferme et rebondi... un "cul de Black" en somme.

Le point commun entre les deux modèles sera bien évidemment une libido débridée voire bestiale, histoire de faire honneur à la théorie du chaînon manquant qui faisait du Noir le lien entre l'Homme et le singe.

Alors on s'interessera de loin à la culture exotique de notre trouvaille, faisant remarquer, entre deux bouchées de gratin dauphinois? à quel point "ces cultures ethniques" sont riches et interessantes, on portera au cou une carte de Madinina ou une croix "ethnique" sans chercher à savoir qu'il s'agit de la croix d'Agadez. On se fâchera peut-être avec papa et maman au sujet de cette relation, ce qui nous prouvera encore une fois qu'ils ne sont que des vieux cons incapables d'ouverture d'esprit. On se réconciliera tout de même au premier enfant, ce qui sera quand même bien pratique pour les emmener en vacances dans la villa de Papi et Mamie.
On refusera en revanche de les envoyer dans leur autre pays, c'est beaucoup trop dangereux en ce moment.

On se sentira surtout investi d'une aura de respectabilité toute notre vie ("Vous savez, j'ai épousé un Noir, moi, madâme!"/"Je sors avec un Black") empêchant quiconque de remettre en cause notre humanisme et notre engagement concret contre le racisme.

Après, bien sûr qu'il y en a qui ne sont pas déçu quand ils se rendent compte que leur nouvelle conquête danse le zouk comme une vache islandaise, est couchée à onze heures et tient absolument à honorer chaque année son village familial de sa présence.
Oui, il y en a qui ne voient dans leur petits métis qu'un mélange de deux personnes qui s'aiment et non la panacée aux problèmes de racisme.
Qui ne sont pas spécialement "fan de Blacks" et qui se sont surtout interessé à la personnalité de leur moitié.
Qui ne s'attendent pas à une médaille pour leur ouverture d'esprit.

Oui, même après quatre siècles de propagande anti-Noirs, il en existe. Il doit bien en exister...

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2006/08/03

Yeeeeeeeeessssssss!


Ca y est, on l'a notre nouvel appartement. 40m² de bonheur, comme je le disais à Chéri.

J'ai enfin rencontré une gestionnaire immobilier (-ère? ma foi, je sais pas...) comme ils devraient tous l'être: préoccupée principalement par les revenus des candidats (qu'elle appelle "clients", c'est dire!) et les garanties financières qu'ils présentent. En quelques heures l'affaire était conclue, le bail signé, je n'en reviens toujours pas.

Je me suis reveillée plusieurs fois dans la nuit Tiens j'ai fait un drôle de rêve, j'ai rêvé qu'on avait eu notre appart... mais non ce n'est pas un rêve, rendors-toi ma poulette :D

On a fait une longue ballade dans notre futur quartier pour nous mettre l'eau à la bouche puisqu'on emménage dans un mois. Brasseries, cinés, restaus japonais, magasins de déco, supérettes ouvertes très tard... en plus de ça notre appartement est sur une rue très calme, que demande le peuple?

Alors on va faire une croix sur ces trois semaines horribles, sur ces dizaines d'appartements visités, ces pauses déjeuner malmenées, ces insipides sandwiches avalés (oui, même les sandwich Lina's ont mauvais goût quand on y a droit 3 fois par semaine), ces candidats rivaux qui vous toisent, ces proprios qui vous jaugent -ou pas- , ces dossiers photocopiés, une belle chemise, ma carte de visite, Matthieu m'a dit que ça faisait son petit effet.

On va oublier les sourires hypocrites des propriétaires, les questions pernicieuses, les excuses bidon, la petite vingtaine de dossiers déposés et la petite vingtaine de "rejet de candidature", les dossiers retournés par voie postale "avec nos compliments".

On va passer l'éponge sur tout ça juste pour un temps. Juste le temps du repos des guerriers.

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2006/08/02

Lily Allen, vent de fraicheur venu de l'ouest


Petite brunette du moment, ou en tout cas ce sera le cas d'ici quelques semaines.

Découverte grâce à myspace, elle est la fille d'un vague acteur britannique.

Sa musique?
Elle se dit inspirée par Shaggy, Eminem et Kate Bush, et le résultat donne une pop aux airs de reggae, pétillante et fraîche qui se laisse écouter comme on descend les diabolos-grenadine. Le premier clip nous laisse découvrir une fille espiègle, un brin revancharde qui plaira bien aux ados révoltées. La fille est jolie aussi, ce qui ne gâche rien ;)

En parlera-t-on encore l'été prochain? Pas sûr, mais en attendant, je ne m'en lasse pas, même si je culpabilise un tout petit peu. Comme avec les diabolos.

Sinon, en France, on a Lorie qui fait du zouk :D ...

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2006/08/01

Internaute anonyme

J'ai perdu trop de temps à justifier mes choix de vie, mes comportements, mes opinions, mes goûts et mes couleurs.

J'ai tout de suite compris qu'internet serait pour moi un espace de liberté, où je ne serais ni la fille d'Un Tel, ni la cousine de Tel Autre, où mes faits et gestes ne seraient pas pas colportés, analysés, amplifiés, pour finir jetés à la figure de la grande coupable, ma mère qui a déjà le tort d'être l'Etrangère, donc forcément responsable du comportement peu orthodoxe de ses enfants.

Internet, c'est grand, et c'est petit à la fois. Et je m'amuse à croiser les censeurs au détour d'un forum, je m'amuse à être pleinement moi, sous leurs yeux réprobateurs, se désepérant de ne pouvoir, sinon me remettre sur le droit chemin, du moins soupirer en choeur "La fille d'Un Tel est gâtée, vous avez vu comment elle parle de la religion/de son mari/du Président/des hommes?".

Sur internet, je ne suis que Pokou.

Anonyme et libre.

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