Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2006/11/08

La première fois

Elle vient à un moment où on ne s'y attend pas, même si on sait depuis longtemps qu'elle arrivera un jour.
On se demande si ce sera avant les copains, être trop précoce dans ce domaine n'est pas forcément à notre avantage.

Et puis la meilleure copine, celle à qui tout réussit, vous dit un jour que ça y est, ça lui est arrivé.

On est suspendu à ses lèvres: c'était comment? qu'est-ce qu'il t'a dit? qu'est ce que tu as fait? qu'est-ce que tu vas faire? qu'est-ce que ça va changer pour toi? tu vas rester en contact avec lui?

Elle répond, amusée et un peu lasse, elle a dû le raconter à sa mère, à son père, à ses frères et soeurs, peut-être à une ou deux de ses proches collègues, un peu envieuses mais surtout confortées dans l'espoir que ça leur arrivera un jour.

Aujourd'hui, c'était mon tour: le chasseur de tête m'a appellée.

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Une soirée à quatre

Comme si de rien n'était.

On a dîné chez Fatou dernièrement.

Une petite soirée à l'improviste, on l'a appellée vers 19h, à 21 h on était chez elle devant un bon petit plat du pays (enfin, de son pays).

Quand elle était rentrée chez Gédéon, il l'avait informée qu'il lui avait trouvé un appartement et qu'il l'aiderait à s'y installer et paierait le loyer quelques mois. Qui trouve un appartement en deux jours sur Paris, dont un samedi?

Je lui ai dit que c'était du bluff pour voir sa réaction, pour qu'elle le supplie de la garder chez lui. Elle a décidé de jouer le jeu et a mis toutes ses affaires dans une énorme valise qu'elle a déposée au salon. Depuis l'affaire de l'appartement a fait "pschiiiiit" comme dirait l'autre, mais comme ils n'en ont plus reparlé explicitement, la valise est restée au salon. Une énorme valise de couleur vive couchée dans le salon.

Quand on est arrivés l'autre soir, elle était seule, mais je ne m'attendais pas à ce que Gédéon soit là.

Il est arrivé une grosse demi-heure après nous, tout joyeux, gros bisou à sa femme en passant le pas de la porte, plein d'anecdotes à la bouche.

Et on a passé la soirée tous les quatre, comme si de rien n'était. J'ai trouvé ça particulièrement déagréable, de faire comme s'il ne s'était rien passé, comme si elle n'avait pas passé plus d'une semaine sur notre canapé, comme s'il ne l'avait pas jetée dehors. On faisait tous comme si la valise ne bouffait pas la moitié du salon.

Il nous a même parlé de la soirée à laquelle il s'est tranquillement rendu le soir où il l'a mise dehors! Je l'ai snobé toute la soirée, surtout que je sais qu'il essaie de m'amadouer.

En même temps, si elle lui 'pardonne' (je mets des guillemets parce qu'à mon sens on ne peut pardonner que quelqu'un qui le demande, le pardon), de quel droit est-ce que je continue de le snober? Ne devrais-je pas me ranger aux décisions de mon amie, même si elles me semblent très peu pertinentes? Ne devrais-je pas suivre le rythme de leur relation à eux, tendance douche écossaise? Personnellement ça me fatigue les hauts et les bas, d'autant plus que mon opinion à son sujet est faite depuis longtemps.

Non, je pense que je vais adopter une attitude constante, froide, lointaine, polie mais sans plus. De toute façon on ne sera jamais amis, alors...

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2006/11/06

C'est reparti pour un tour :(

Gédéon ne s'est jamais excusé.

Pas plus pour cette fois que pour toutes les fois précédentes.
N'empêche que Fatou est retournée chez lui.

Parce que "tu comprends, ce n'est pas en étant chez toi Pokou que je vais régler mes problèmes avec lui."
Oui mais ma chérie, pour régler vos problèmes il aurait fallu que vous soyez deux à vouloir les régler. Gédéon, tout ce qu'il veut, c'est que tu lui reconnaisses le droit de te faire subir ce qu'il veut, au nom de ton amour pour lui, au nom de la tradition qu'il suit quand ça l'arrange, qu'il déconstruit et reconstruit selon son bon vouloir, au nom de son statut d'homme, de chef de famille.
Et en retournant chez lui, sans même qu'il lui ait demandé, sans qu'il se soit excusé de l'avoir foutue dehors un soir d'octobre par 5°C, c'est ce qu'elle lui donne: carte blanche.

Pour cette fois et pour toutes celles qui vont venir.

Je lui ai dit que je la sentais très mal, cette histoire, que ça finira très mal et que dans 10, 20 ou 30 ans, elle me dira que j'avais raison. Et que ça me fait de la peine.

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Le mec pas drôle


Ca faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, mais hier on a dîné avec un mec pas drôle.


Pas chiant, ni lourd, juste pas drôle.


Attention, je ne dis pas que je suis Michèle Laroque ou Florence Foresti ( :D ça me fait rire, je me comprends) , non, mais quand je me retrouve un dimanche soir avec des jeunes de mon âge, des amis et des amis d'amis, j'ai envie de lâcher prise et de déconner.


On passe déjà toute la semaine under control, si on ne peut pas rigoler un peu entre copains, c'est une balle dans la tête et dans pas longtemps!


Le mec pas drôle ne voit pas les choses comme ça.

Le mec pas drôle prend tout au premier degré, se fait répeter ET expliquer les vannes en vous regardant fixement, pour finalement retourner à son assiette d'un air ennuyé.

Le mec pas drôle est aussi capable de passer toute une soirée sans décrocher un sourire.

Le mec pas drôle ne parle pas pour ne rien dire.

Le mec pas drôle est allergique à la moitié de la carte, veut sa sauce à part et ses légumes verts sans petits pois.


Je ne sauterai pas de joie la prochaine fois qu'il m'arrivera de le voir, mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'il faut le blacklister, parce qu'il en faut aussi des mecs pas drôle.

Après tout, il dit des choses sensées.

Bon, pas plus que le reste de la tablée.

Et l'humour en moins.

N'empêche qu'on aurait pu tomber encore plus mal: on aurait pu dîner avec un Djamel qui monopolise toute l'attention, même qu'à la fin du dîner tu ne sais même pas comment s'appelle ta voisine de droite, un Garcia, qui en fait des tonnes et a trois ans d'âge mental ou un Ruquier qui passe son temps à faire des jeux de mots et des contrepèteries, pour le coup, c'est drôle! :) Cinq minutes. :(


Le mec pas drôle va rester dans la mailing list. Et si ça se trouve la prochaine fois, quand on sera tous plus intimes, il nous fera peut-être un sourire.

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2006/11/03

La Firme, mais en pire: la clientèle

Une composante principale de mon métier, c'est la relation clientèle.
Je dirais même que le client, c'est l'essentiel.

Ah oui: On dit "Le Client", non pas pour désigner une personne en particulier, mais tous les gens avec lesquels nous avons un minimum de contact au sein de l'entreprise cliente. Ca désigne donc tout aussi bien mon interlocuteur privilégié, chef d'une direction, que celui de mon manager (chef de ce dernier) et même celui des partners (le Grand Patron e l'entreprise cliente) ainsi, bien évidemment que toutes les assistantes et collègues des personnes citées.

Quand on est chez le client, l'idéal c'est de travailler de manière intégrée dans un équipe client, donc avec en apparence des relations normales de collègue à collègue.

En apparence uniquement.

Puisque le client reste le client, et dans le conseil plus qu'ailleurs, le client est roi. Parce que même si on est évalué par notre supérieur (le chef de mission), un client indifférent, content ou pas peut tout changer. Ou plutôt, change tout. Parce que souvent (c'est mon cas) le chef de mission n'a qu'une vision très floue de notre travail au quotidien, de notre manière de travailler, de notre efficacité et de nos performances. En revanche, si le client est content, il peut éventuellement en faire part au chef un jour ("Au fait votre petite Pokou, elle est pas mal, elle nous a bien fait avancer!"), et ça, ça fait vraiment pencher la balance au moment des évaluations.

Donc il faut que le client voit une vraie valeur ajouté à ce qu'on lui apporte, sans sentir d'arrogance dans la démarche (du style "C'est bon les gars, super-Pokou est là, je gère la situation, tout ce que vous avez fait avant c'est de la gnognotte, je vais vous apprendre à bosser, moi, et fissa!") Mais en même temps, il ne faut pas qu'il se demande pourquoi il paie aussi cher les services d'une personne qui aurait tout aussi bien pu être un intérimaire ou un CDD.

Dur équilibre.


Autre chose: dans la plupart des milieux professionnels maintenant, on est cool, on est jeune ... et on se tutoie!

Au sein de La Firme, pas de problème, c'est une règle tacite, tout le monde se tutoie, des jeunes consultants junior jusqu'au Grand Partner (en théorie, hein! Personnellement je n'ai jamais eu l'occasion de parler au Grand Partner).

Mais en clientèle? Il y a les plus carrés qui disent dès le deuxième jour "Je préfère qu'on se tutoie.".
C'est simple.
Et puis il y a les autres, souvent les interlocuteurs du chef, souvent un peu plus âgés, qui se mettent à vous tutoyer sans crier gare.

AAAAARGH! Pourtant avec mon chef, ils se vouvoient!
Est-ce que le client estime que je suis trop jeune pour être vouvoyée, est-ce qu'il va me sortir un jour que sa fille a mon âge?
Il ne s'attend quand même pas que je le tutoie à son tour, non? De toute façon mon chef (et son chef avec) le vouvoie, ce serait malvenu pour moi de le tutoyer. Et pourquoi pas une tape dans le dos, tant qu'on y est?

Je suis donc obligée de me plier aux règles du tuvoiement: je vouvoie des gens qui me tutoient.

Bien sûr, je jongle avec les mots, je me contorsionne verbalement pour éviter de faire sortir le vous/tu.
A la dame qui rentre de 2 semaines aux Maldives, je ne demande pas : "Vous avez bien rechargé vos batteries?", mais plutôt "Les batteries sont bien rechargées?". C'est débile, je sais, mais ces vous-là m'arrachent littéralement la gueule.

Des fois je n'arrive pas à les éviter. Et à chaque "vous" je me retrouve face à mon prof de math de 5ème B.

J'adore mon boulot. :-]

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2006/11/01

2-1-2-2: la semaine idéale

Ca me va bien ce rythme: deux jours de travail, un jour de repos, deux jours de travail, deux jours de repos.
Je suis beaucoup plus productive en sachant que ce soir je vais pouvoir regarder mes séries préférées jusqu'à pas d'heure (jusqu'à ce que je n'ai plus d'épisodes sous le coude en fait) et que demain je ne vais pas me lever avant la première crise de nerf de la fille des voisins du dessus (soit 9h22). La tactique de la carotte marche bien avec moi, je suis une fille très simple :D
J'ai pas mal la pêche le lundi aussi, je me dis que je sors de deux jours de repos, qu'il ne faut pas exagérer quand même et que si je ne me motive pas un minimum j'aurais du mal à terminer ma semaine.
Deux jours-un jour-deux jours-deux jours: c'était le rythme que je suivais à l'école primaire, ça m'allait bien, vraiment, sauf que personne ne m'a avertit que ça allait changer.

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