Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2007/02/27

Alexia, lâche l'affaire.

J'avoue que l'annonce de la nouvelle m'a fait pouffer: Alexia Laroche-Joubert animatrice sur Europe 1.
La plus célèbre directrice de château de France, très connue pour sa capacité à enflammer le dance floor (assise) lors des praïmes de la Star Ac, décidait, pour se reposer de ses fonctions de top manager chez Endemol, de prendre quelques heures de son temps chaque jour pour animer une émission sur les faits de société intitulée Racontons-nous

Et puis je me suis dit qu'il fallait lui donner une chance et que j'étais maintenant assez sage pour ne pas juger le livre à sa couverture. N'écoutant que mon sens de la justice, j'ai ajouté son émission à ma liste de podcasts, entre celles de l'excellent Daniel Mermet et du talentueux Frédéric Taddéï

J'ai attendu d'écouter plusieurs numéros pour me faire mon avis, histoire de lui donner sa chance. Et le résultat, c'est qu'Alexia est très mauvaise dans ce rôle. Pourtant le choix des invités est pertinent, les auditeurs qui appellent ont des choses à raconter (ce qui tombe plutôt bien). Ce qui bloque vraiment, c'est elle. Pourtant elle a un background dans les médias, depuis le début de sa carrière chez Canal +, et même peut-être avant, le fait d'avoir pour mère un grand reporter lui a sûrement permis de se familiariser très tôt avec le milieu. Mais ça ne suffit pas. Il lui manque un truc, fait de recul, de perspicacité, de capacité à vraiment écouter les autres aussi peut-être.

Deux exemples. Pour le 14 février elle nous fait un sujet bien gnan-gnan sur l'amour. Passe encore. Au cours du débat, après avoir pris un auditeur, elle discute avec le spécialiste (conseiller matrimonial ou quelque chose dans le genre) sur les moyens d'entretenir l'amour dans un couple. Et c'est là qu'elle nous lâche, alors que personne ne lui a rien demandé "Eh ben, par exemple, moi, la dernière fois j'ai loué une chambre d'hôtel dans Paris et j'ai demandé à mon amoureux de m'y rejoindre." Un blanc. Elle attend la réponse du spécialiste (en l'occurrence "Euh... oui... c'est bien"). Il faut que quelqu'un lui explique que ce n'est pas son rôle en tant qu'animatrice. Brigitte Lahaie, Mireille Dumas, Frédéric Taddéï, personne pour lui offrir quelques cours particuliers?

Le deuxième exemple est dans la même veine. La dernière émission que j'ai écoutée porte sur la dyslexie, et elle nous prévient dès le début que c'est "un thème qui [l]'a fait detester l'enfance et plus particulièrement l'école". Après l'entrée en matière, quelques avis de l'homme de la rue, retour en studio où elle nous confirme qu'elle est atteinte de dyslexie "grave" et que ça a vraiment été très dur pour elle. Puis vient la première question à la spécialiste invitée: "L'Education Nationale reconnait la dyslexie comme un handicap, alors suis-je handicapée?". Je me suis arrêté là. L'impression d'être de trop. Je préfère les laisser papoter tranquillement entre elles, même si à la base c'est un sujet qui me touche indirectement et me fascine.

Si jamais tu passes par là Alexia, (je sais que tu dois te googler de temps en temps, comme la plupart des gens normaux), je te trouve très bien en productrice, même si je ne suis plus trop dans ta cible, je respecte tout ce que tu as fait pour la disponibilité des jeunes cerveaux de France et de Navarre, sincèrement je trouve que tu es une productrice efficace et mais sur ce coup-là, la mayonnaise ne prend pas.

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2007/02/25

Deux mille quatre-cent cinquante




2450


C'est, en dollars, ce qu'aura rapporté chacun des mots écrits par JK Rawling dans les 7 tomes de la saga Harry Potter, révèle Al Hayat.


Non contente d'avoir sauvé des centaines de milliers d'enfants de l'illétrisme (j'exagère à peine), elle est en plus à la tête d'une fabuleuse fortune: elle est désormais plus riche que la reine d'Angleterre.


Et il faudrait qu'on arrête de croire aux contes de fées?

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2007/02/15

La logique humaine m'échappe totalement





La vente se termine dans 8 jours (= ça va encore grimper)

Je ne comprends décidément rien aux gens.

Edit du 05/03/06: Ebay s'est inquiétée de la tournure des événements et a appelé/tenté d'appeler les enchérisseurs pour confirmation. Finalement il s'est avéré qu'ils avaient presque tous misé pour la déconne (le chef de Manu fait partie du lot, bravo, les managers!!) donc ebay a annulé leurs enchères. La vente s'est conclue à 2030 €, j'en conclu qu'en France il y a au moins une personne prête à payer deux smics pour une soirée avec Ophélie Winter. O_o

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2007/02/14

"Bonsoir Tonton"

C'est un jour de fête, mais elle s'est portée volontaire pour assurer la permanence quelques heures cette nuit.
Son papa n'a pas rentré la voiture, il l'a garée devant le portail, il va donc ressortir. Pour aller où? On ne sait pas, on ne sait jamais, il ne rend de compte à personne. Mais ce n'est pas grave, elle est habituée et tout le monde a l'air de trouver ça normal.

Puisqu'il ressort après le dîner, il pourrait la déposer en allant "on ne sait où", ce sera toujours ça d'économisé. Il accepte. Elle monte à l'avant, toute seule avec son papa, et elle profite de l'instant. La dernière fois qu'elle s'est retrouvée en tête à tête avec son papa, c'était quand? Elle ne se souvient plus. Les frères et soeurs, les cousins, les oncles, les autres, la maison toujours pleine. Ils discutent un peu de choses et d'autres. Rien d'important, en tout cas jamais à cette époque. Au carrefour, un appel de phare. Les deux voitures se rangent sur le côté. Un inconnu à sa fenêtre, l'âge de son père, qui parle à son père.
"Bonne fête mon frère! Ca se passe bien on dirait, comme d'habitude! Sacré toi, va!"
Il parle en la détaillant, gourmand, lance: "Bonsoir ma soeur!". Le père lui répond: "Ce n'est pas ta soeur, c'est ta fille."
L'air ahuri, gêné de l'homme. "Ma fille?" Rire bêta.
"Oui, tu devrais l'appeler "ma fille" puisque c'est ma fille.
- Ah! Pardon! Bonsoir ma fille!
- Bonsoir tonton."

Elle leur aurait arraché les yeux, à tous. A son père. Au tonton. Et à toutes les "soeurs" .

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2007/02/12

Onze


C'est le nombre de mort pour la seule journée d'aujourd'hui, au cours des affrontements en Guinée Conakry.

Le nombre total de victimes de cette crise frôle maintenant la centaine.

Lansana Conté se considère comme Président à vie: selon la Constitution qu'il a modifiée, il peut se présenter aux présidentielles autant de fois qu'il le souhaite. Il les a toutes "largement" remportées depuis 16 ans. Il est au pouvoir depuis la mort de Sékou Touré, il y a 23 ans!

Je suis à la fois heureuse et inquiète pour le peuple guinéen. Heureuse qu'il revienne à la charge, qu'il ne lache pas, qu'il garde en tête qu'il a le pouvoir de changer les choses. Inquiète parce que personne ne peut prédire l'issue de cette crise. Conté du haut de ses 73 ans malades peut l'emporter. Et même si le peuple gagne, est-ce qu'il pourra tirer les bénéfices de cette victoire? Les "opposants" se voient déjà aux manettes du pays: troquons la peste contre le choléra?

Des coups de feu ont été entendus dans une caserne militaire, signe que peut-être, une partie de l'armée se retourne contre Conté. Si c'est le cas, les choses vont se précipiter. Pour le pire ou, je l'espère, pour le meilleur.

Force et courage aux descendants de Samory Touré et de Soundjata Keita!

Edit du 15/02/07: Couvre-feu depuis 48h, pratiquement toutes les communications sont coupées, les gens ont faim et leur principal souci est de trouver à manger et de se protéger des exactions de militaires.
C'est mort.

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2007/02/10

World press photo 2006, les lauréats

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On connait les résultats du concours 2006 "World Press Photo".

Le grand gagnant est Spencer Platt, pour cette saisissante photo de jeunes libanais circulant en décapotable dans une rue dévastée.



L'été dernier j'ai sacrifié un déjeuner pour aller voir l'exposition réunissant les lauréats 2005 à la galerie Azzedine Alaia (où les hotêsses m'ont confondue avec une star, j'en parlerais peut-être un jour).

Revoir défiler l'année écoulée à travers les yeux des reporters-photographes les plus doués de notre époque est une expérience unique (personnellement j'ai eu envie de m'assoir dans un coin et pleurer, mais je ne pouvais pas, rapport à mon statut éphèmère de star) , dont on peut avoir un aperçu ICI .

En ésperant que la cuvée 2007 sera plus réjouissante. En même temps c'est pas dur.

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2007/02/05

Les vieux jours des traditions



J'ai appris en lisant un vieux Courrier International qu'il y avait des maisons de retraite en Inde O_O. La famille y prend un sens de plus en plus nucléaire, les logements en ville sont de plus en plus exigus et les gens n'ont plus forcément envie de cotoyer les anciens au quotidien.

Bien sûr, ça m'a fait de la peine pour l'Inde et ses traditions qui se perdent, mais ça m'a surtout secouée parce que je me suis mise à faire des projections et des transpositions: et si, dans quelques dizaines années, la société au pays avait tellement changée qu'on serait réduits, nous aussi, à placer nos vieux dans des immeubles "tout confort" où ils pourraient vivre -et surtout mourir- sans déranger notre train-train quotidien?

Evidemment j'ai repensé à l'Ancêtre, le ciment de la famille, qui vit toujours dans la maison familiale de ce vieux quartier de la capitale. L'Ancêtre, qui a l'esprit vif à plus de 115 ans (selon les calculs des uns et des autres, les anecdotes qu'elle est en mesure de raconter, les événements auxquels elle a assisté, elle ne peut pas avoir moins de cet âge, même si certains de ses descendants lui créditent plus de 125 ans). L'esprit vif donc, la répartie cinglante, la bouche avide de ce que j'appelle ses friandises qu'elle ne peux plus croquer mais qu'elle fait râper par ses arrière-petits-enfants avant de sucer longuement la pulpe obtenue.

L'ancêtre, veuve depuis tellement longtemps que je n'ai jamais connu son époux, mon grand-père mais qui vit toujours le domicile conjugal, constamment entourée: sa fille, également veuve qui est venue s'installer avec ses enfants il y a deux ou trois dizaines d'années - ces enfants sont partis pour la plupart, mais aujourd'hui, avec le chômage et les études qui durent...- les petites-cousines qui vont et qui viennent, au gré des remariages de leur père et de la cruauté de la "marâtre" en exercice, les cousins et petits-cousins qui viennent en ville poursuivre le collège ou apprendre un métier, et tous ceux qu'on envoie chez la grand-mère sans raison particulière, parce qu'on n'a pas besoin de raison, et qu'il ne faut pas "la laisser toute seule".

Je sais que ça lui fait plaisir et que ca lui procure un sentiment d'accomplissement, d'avoir son chez-elle, d'être restée dans ce lieu chargé d'histoire familiale, d'être le centre de ce clan si vaste, de nous voir défiler le week end, nous rencontrer autour d'elle ("Tu ne le connais pas? C'est ton frère, c'est l'arrière petit fils de ma soeur Unetelle! Les enfants d'aujourd'hui, vraiment, aucun sens de la famille!"), de nous occuper d'elle, chacun à la mesure de nos moyens: un petit billet, un gros billet pour ceux qui peuvent, les provisions du mois, une poignée de ses friandises.

Et puis j'ai essayé d'imaginer notre Ancêtre dans un immeuble impersonnel, partageant sa chambre avec une quasi inconnue, sa chambre balayée et ses friandises râpées par une jeunette dont elle ne connaitrait même pas les grands-parents. Je sais qu'elle n'aura pas à vivre ça, que mes parents non plus, parce que nous sommes encore attachés à certaines valeur. Mais ensuite?

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