Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2007/03/06

Africa Enfer

Pardon pour le jeu de mots, mais j'ai passé une heure et demi d'enfer avec ce film affligeant!!!

Tout d'abord, le scénario, ou comment partir d'une idée très interessante (l'inversion du flux migratoire Europe/Afrique dans un futur proche à la faveur d'un développement fulgurant de l'Afrique et de la décadence en gros du reste du monde), comment partir d'une idée très intéressante disais-je, pour arriver à un résultat lamentable.

Si vous êtes un réalisateur de série Z en herbe et que vous ne savez pas comment accomplir votre destin, ne cherchez plus, Sylvestre Amoussou, à qui ne devons Africa Paradis vous donne clés en main la recette pour réaliser une daube.

- Les postulats de base: il faut qu'ils soient le plus légers possible. Ne vous posez pas trop de question. Par exemple, situez votre action dans un futur proche (2033 en l'occurence) , posez comme postulat que l'Afrique Unie est le plus développé des continents, que l'Europe est en déclin "parce qu'elle n'a pas pu réaliser l'union",que l'Afrique repousse les immigrants européens venus chercher une place au soleil, qu'un courant xénophobe se développe en Afrique, mais surtout, n'allez pas plus loin! N'essayez pas par exemple d'apporter un semblant de cohérence historique dans vos postulats de base: par exemple les "anti-européens" africains diront qu'ils n'aiment pas les Blancs parce qu'ils sont paresseux et passent leur temps à s'amuser. Ne placez pas cette histoire qui se déroule en 2033 (après-demain!) dans la continuité de ce qu'il se passe aujourd'hui. A quoi bon par exemple faire de ces ultra-nationalistes les petits frères de ceux qui dénoncent aujourd'hui avec violence l'exploitation de l'Europe par l'Afrique? Non, c'est bien plus rigolo de faire dans le racisme primaire, et de faire dire à ses personnages que les Européens qui sortent de plusieurs siècles de domination sur le monde, qu'ils sont tous paresseux! On est dans un nanar, n'oublions pas!

- Le scénario: attention! la carrière d'un réalisateur de série Z est souvent très courte: rien ne vous garantit que les producteurs assez largués pour vous octroyer des fonds pour ce film auront envie de vous suivre pour d'autres aventures nanaresques. Hélas! après la sortie de votre film, vos chances de convaincre d'autres producteurs sont encore plus minces qu'à l'époque où personne ne savait que vous étiez réalisateur de daubes. En clair, il s'agit là sûrement de votre dernier film. En conséquence, mettez dans votre scénario absolument toutes les idées que vous dictera votre solide culture cinématographique: film d'action, romance à la Santa Barbara, JamesBonderie, comédie, comédie dramatique, film érotique, pourquoi choisir? On ne vit qu'une fois! N'hésitez devant rien, inspirez-vous des chefs d'oeuvre que vous avez eu l'occasion de voir: scène de karaté, méchants commandant une mission à un agent contre une enveloppe contenue dans une grosse malette, puis une seconde mission plus dangereuse impliquant forcément une plus grosse enveloppe contenue dans une plus grosse malette, déclaration d'amour sur la plage au soleil couchant, balancez toute la sauce, des flics sauvages qui tirent à balles réelles sur un clandestin échappé de la zone de rétention en plein quartier résidentiel, plus c'est gros, mieux ça passe! Et surtout n'hésitez pas à grossir le trait et à présenter les choses de manière dichotomique. Les gentils d'un côté, les méchants de l'autre. Mention spéciale à la soeur du personnage prinicpal, raciste notoire qui va quand même franchir la barrière et découvrir que les Blancs sont des hommes comme les autres.

- La direction d'acteur: quelle direction d'acteur? Déjà desservi par un scénario tiré par les cheveux, vos acteurs seront d'autant plus mauvais si vous ne leur donnez aucune indication sur la manière dont ils doivent jouer, ou mieux, si vous leur donnez des indications complètement à côté de la plaque. Vous arriverez comme M. Amoussou à un résultat des plus joyeux: un père au bord de l'extase parce que son fils rentre simplement du boulot, des gamins mauvais à la base qui récitent leur texte, un méchant qui ponctue toutes ses phrases d'un méchant regard de méchant, bref, tout le monde ou presque sera guindé, mal à l'aise, caricatural... et mauvais. Même Eriq Ebouaney qui avait pourtant assumé le rôle d'un Lumumba assez convaincant.

- Les décors, accessoires, et autres costumes: who cares? Qui dit nanar dit film à petit budget. Si vous avez en plus la chance d'être africain, les spectateurs s'attendront d'autant moins à ce que vous fassiez preuve de débrouille pour présenter des décors, accessoires et costumes cohérents avec l'histoire. celui qui joue le méchant chargé d'enlever une fillette en plein jour a envie de porter un gilet en velours hyper-voyant, et de continuer le reste du film avec? Laissez-le faire. Vous n'avez pas d'argent. ceux qui vous reprocheront ce détail seront des pinailleurs. Vous situez votre action en 2033 mais tous les ordinateurs apparaissant dans le film sont des modèles que personne n'a vu depuis 1988? Pas grave, ce qui est important, c'est la force du récit, ceux qui disent le contraire sont des pinailleurs.


Pas une seule seconde on ne croit à cette histoire, on oscille tout au long du film entre la pitié face à tant de naïveté et la colère face à cette heure et demi gachée.

Deux petites consolations, tout de même: premièrment Emil ABOSSOLO M'BO arrive à tirer son épingle du jeu, ce qui relève du miracle. Et puis, les distributeurs classique ayant refusé d'ajouter le film à leur catalogue (oubliez les "vérités qui dérangent", ils n'ont pas voulu du film parce qu'il est naze. Point.) le film passe dans si peu de salles tellement confidentielles que seuls les plus motivés réussiront à le voir.

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2007/02/10

World press photo 2006, les lauréats

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On connait les résultats du concours 2006 "World Press Photo".

Le grand gagnant est Spencer Platt, pour cette saisissante photo de jeunes libanais circulant en décapotable dans une rue dévastée.



L'été dernier j'ai sacrifié un déjeuner pour aller voir l'exposition réunissant les lauréats 2005 à la galerie Azzedine Alaia (où les hotêsses m'ont confondue avec une star, j'en parlerais peut-être un jour).

Revoir défiler l'année écoulée à travers les yeux des reporters-photographes les plus doués de notre époque est une expérience unique (personnellement j'ai eu envie de m'assoir dans un coin et pleurer, mais je ne pouvais pas, rapport à mon statut éphèmère de star) , dont on peut avoir un aperçu ICI .

En ésperant que la cuvée 2007 sera plus réjouissante. En même temps c'est pas dur.

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2006/12/20

Charlotte Simmons, c'est moi!




Je viens de terminer le livre de Tom Wolf. Je n'ai pas pu le lâcher depuis que je l'ai acheté, allant même jusqu'à délaisser mes lectures régulières que sont Cosmo, Biba et (honte sur moi!) le Courrier Inter.
Je suis subjuguée par M. Wolf. Comment un si vieux petit monsieur peut-il comprendre aussi bien les codes qui régissent les campus d'aujourd'hui? Comment arrive-t-il à se mettre avec autant de succès dans la tête d'une jeune fille des années 2000?
Note à moi-même: faire des recherches d'articles ou d'interviews de M. Wolf qui expliquent sa méthode de travail.

Le livre est d'une justesse étonnante, si tant est que les campus de l'élite américaine ressemblent à leurs cousins de France. J'y ai retrouvé pas mal de codes, de règles tacites que j'ai pu observer sur mon campus de grande école ici en France: les rapports filles/garçons, le sacro-saint principe de cool-attitude, le rapport à l'alcool, le principe des castes sociales, le rapport à l'argent aussi.

Plusieurs fois, je me suis trouvée des similitudes avec la petite Charlotte qui débarque de sa campagne bien beauf dans un campus qui pourrait être Harvard ou Yale, dans sa façon de ne pas se sentir à sa place. Personnellement j'ai 'souffert' (n'exagérons rien!) d'être trop 'classe moyenne' dans des écoles bourgeoises, trop bonne élève dans un établissement médiocre, trop fille dans des filières académiques masculines, trop africaine, trop fessue, trop cambrée, dans des écoles blanches, trop européanisée dans des environnements africains, trop foncée pour une moitié de ma famille, trop pâle pour l'autre, trop étrangère partout, même là où je me considère comme 'chez moi'.

Pour revenir à Charlotte, je dois dire que la fin ne m'a surprise qu'à moitié, elle s'en prend plein la gueule tout le long de l'histoire, elle est loin d'être bête donc au bout d'un moment forcément elle comprend comment ça marche. Elle est trop maligne pour ne pas se rendre compte qu'elle aussi, elle cède à la "peer pressure" (ouais je lis en VO moi!) , elle fait les concessions qu'elle peut assumer, même si elle n'est pas encore assez forte pour faire un véritable bilan de toute cette histoire. Comme dans 'Le bûcher des vanités', on abandonne notre héroïne à la croisée des chemins, vieille technique qui ajoute à la force des personnages et surtout, qui ne nous aide pas à les quitter pour de bon. Surtout, qu'en l'occurence, je pense qu'on a tous en nous un petit peu de Charlotte Simmons.

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2006/10/29

Mon humeur en musique

Il est presque deux heures du matin, ou une heure si on tient compte du changement d'heure, je sais pas, je comprends rien.
J'ai très mal dormi de la semaine et je sais que je devrais aller me coucher, demain il y a le ménage à faire et le marché aussi, et mes ongles l'après-midi.
Mais je ne peux pas aller me coucher, j'ai un bouquin à terminer ce soir et ça me déprime de quitter mon héroïne, en plus je sens que la fin ne sera pas happy-end-style. Donc je surfe sur le net.
Et voilà ce que j'écoute en boucle:



The Magic Numbers - Forever Lost

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2006/08/02

Lily Allen, vent de fraicheur venu de l'ouest


Petite brunette du moment, ou en tout cas ce sera le cas d'ici quelques semaines.

Découverte grâce à myspace, elle est la fille d'un vague acteur britannique.

Sa musique?
Elle se dit inspirée par Shaggy, Eminem et Kate Bush, et le résultat donne une pop aux airs de reggae, pétillante et fraîche qui se laisse écouter comme on descend les diabolos-grenadine. Le premier clip nous laisse découvrir une fille espiègle, un brin revancharde qui plaira bien aux ados révoltées. La fille est jolie aussi, ce qui ne gâche rien ;)

En parlera-t-on encore l'été prochain? Pas sûr, mais en attendant, je ne m'en lasse pas, même si je culpabilise un tout petit peu. Comme avec les diabolos.

Sinon, en France, on a Lorie qui fait du zouk :D ...

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