Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2007/03/12

Game Over.


Oui, c'est fini. Pas par manque d'envie, mais parce que mon souhait de faire de cet endroit un espace de liberté ne s'est finalement pas réalisé. Anonyme et libre, qu'elle disait! Pff...

Je prenais pourtant bien soin de ne pas dévoiler de détails trop précis, et à chaque fois que je postais, je me demandais: est-ce que ma soeur, celle à qui je dit presque tout, me reconnaitrait?

Mais je n'ai pas compté avec la technologie, les foutus cookies, tu me passes ton ordi, oui bien sûr. J'aurais sûrement dû faire plus attention, mais en même temps, je tiens un blog, je ne suis pas agent double pour la CIA!

Donc voilà, mon blog a été découvert par une personne de mon entourage. Et lu. Je ne sais pas depuis combien de temps. Je suis déçue. Et en colère: cette personne est allée jusqu'à me reprocher de dévoiler certaines choses sur ce blog dont elle n'est pas censée connaître l'existence! J'ai l'impression d'étouffer. Et d'être une bête en cage. Voilà: je suis une bête dans une cage en plexigas qui étouffe.

Oui, mes proches ont du culot. Ou alors je suis trop bonne poire. Sûrement un peu des deux.

Donc voilà, je ne sais pas trop, là maintenant, ce que je vais faire. Sûrement continuer à écrire sur tout et rien, parce que j'en ai besoin. Envie aussi. Et j'ai le droit d'avoir des envies, sans avoir à les justifier.

Je ne sais pas encore quelle forme cela va prendre, même si j'aime bien l'idée de lancer mes billets dans le fouillis de l'internet mondial (copyright je sais plus qui) bien cachée derrière mon loup.

Pour celles qui me laissent des mots et/ou me rendent visite régulièrement (oui, je suis une quiche en info mais j'ai réussi à installer l'outil pour consulter les stats) on se recroisera peut-être dans l'internet mondial. Ou pas. En tout cas je continuerai à poster sur vos blogs, sous ce pseudo. Ou pas.

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2007/02/14

"Bonsoir Tonton"

C'est un jour de fête, mais elle s'est portée volontaire pour assurer la permanence quelques heures cette nuit.
Son papa n'a pas rentré la voiture, il l'a garée devant le portail, il va donc ressortir. Pour aller où? On ne sait pas, on ne sait jamais, il ne rend de compte à personne. Mais ce n'est pas grave, elle est habituée et tout le monde a l'air de trouver ça normal.

Puisqu'il ressort après le dîner, il pourrait la déposer en allant "on ne sait où", ce sera toujours ça d'économisé. Il accepte. Elle monte à l'avant, toute seule avec son papa, et elle profite de l'instant. La dernière fois qu'elle s'est retrouvée en tête à tête avec son papa, c'était quand? Elle ne se souvient plus. Les frères et soeurs, les cousins, les oncles, les autres, la maison toujours pleine. Ils discutent un peu de choses et d'autres. Rien d'important, en tout cas jamais à cette époque. Au carrefour, un appel de phare. Les deux voitures se rangent sur le côté. Un inconnu à sa fenêtre, l'âge de son père, qui parle à son père.
"Bonne fête mon frère! Ca se passe bien on dirait, comme d'habitude! Sacré toi, va!"
Il parle en la détaillant, gourmand, lance: "Bonsoir ma soeur!". Le père lui répond: "Ce n'est pas ta soeur, c'est ta fille."
L'air ahuri, gêné de l'homme. "Ma fille?" Rire bêta.
"Oui, tu devrais l'appeler "ma fille" puisque c'est ma fille.
- Ah! Pardon! Bonsoir ma fille!
- Bonsoir tonton."

Elle leur aurait arraché les yeux, à tous. A son père. Au tonton. Et à toutes les "soeurs" .

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2006/12/20

Charlotte Simmons, c'est moi!




Je viens de terminer le livre de Tom Wolf. Je n'ai pas pu le lâcher depuis que je l'ai acheté, allant même jusqu'à délaisser mes lectures régulières que sont Cosmo, Biba et (honte sur moi!) le Courrier Inter.
Je suis subjuguée par M. Wolf. Comment un si vieux petit monsieur peut-il comprendre aussi bien les codes qui régissent les campus d'aujourd'hui? Comment arrive-t-il à se mettre avec autant de succès dans la tête d'une jeune fille des années 2000?
Note à moi-même: faire des recherches d'articles ou d'interviews de M. Wolf qui expliquent sa méthode de travail.

Le livre est d'une justesse étonnante, si tant est que les campus de l'élite américaine ressemblent à leurs cousins de France. J'y ai retrouvé pas mal de codes, de règles tacites que j'ai pu observer sur mon campus de grande école ici en France: les rapports filles/garçons, le sacro-saint principe de cool-attitude, le rapport à l'alcool, le principe des castes sociales, le rapport à l'argent aussi.

Plusieurs fois, je me suis trouvée des similitudes avec la petite Charlotte qui débarque de sa campagne bien beauf dans un campus qui pourrait être Harvard ou Yale, dans sa façon de ne pas se sentir à sa place. Personnellement j'ai 'souffert' (n'exagérons rien!) d'être trop 'classe moyenne' dans des écoles bourgeoises, trop bonne élève dans un établissement médiocre, trop fille dans des filières académiques masculines, trop africaine, trop fessue, trop cambrée, dans des écoles blanches, trop européanisée dans des environnements africains, trop foncée pour une moitié de ma famille, trop pâle pour l'autre, trop étrangère partout, même là où je me considère comme 'chez moi'.

Pour revenir à Charlotte, je dois dire que la fin ne m'a surprise qu'à moitié, elle s'en prend plein la gueule tout le long de l'histoire, elle est loin d'être bête donc au bout d'un moment forcément elle comprend comment ça marche. Elle est trop maligne pour ne pas se rendre compte qu'elle aussi, elle cède à la "peer pressure" (ouais je lis en VO moi!) , elle fait les concessions qu'elle peut assumer, même si elle n'est pas encore assez forte pour faire un véritable bilan de toute cette histoire. Comme dans 'Le bûcher des vanités', on abandonne notre héroïne à la croisée des chemins, vieille technique qui ajoute à la force des personnages et surtout, qui ne nous aide pas à les quitter pour de bon. Surtout, qu'en l'occurence, je pense qu'on a tous en nous un petit peu de Charlotte Simmons.

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2006/10/09

Ma famille me pompe

J'ai un peu honte mais il faut que je pousse mon coup de gueule. Je ne peux en parler à personne IRL puisque ça ne se fait pas, mais il faut que je me défoule un peu.

Cette année Chéri et moi avons décidé de partir en vacances ensemble pour la première fois (après 4 ans de mariage, ça se comprend). On était tellement contents, après toutes ces années de frustrations, d'études, de stages en boulots mal payés.Bref. Installés dans la vie active, on a pris quelques jours en avance et on s'est fait notre petite semaine à NY. De retour en septembre, mon compte bancaire faisait déjà la gueule, mais je me disais que je me remettrais à flot sur les deux mois à venir.

Je savais que je devais envoyer "l'argent de la rentrée" pour les plus petits, Le Vieux étant à la retraite et s'étant de toute façon complètement désengagé de l'éducation de ses enfants. J'ai donc envoyé cet argent, en plus de "l'argent du mois", qui permet de faire bouillir la marmite et que je me suis engagé à envoyer chaque mois depuis que je travaille, Le Vieux étant à la retraite et s'étant de toute façon complètement désengagé de l'alimentation de ses enfants depuis que ses grandes sont en âge de travailler et/ou de percevoir des bourses d'études. Après cet envoi j'étais déjà a découvert mi-septembre (NYC est passé par là, ne l'oublions pas), mais c'est pour la bonne cause. Et de toute façon je me disais que j'aurais un ou deux mois pour me remettre à flot.
C'est compter sans Cléopatre, la grande soeur, qui a repris et termine ses études dans une grande ville africaine et a perdu son job il y a quelques mois. Un membre généreux de la famille de Maman l'aidait financièrement jusqu'à cet été, mais cette personne n'a pas fait signe de vie depuis quelques temps.

Cléopatre m'appelle vers le 20, pour que je lui envoie de l'argent, vu qu'elle n'a rien reçu ce mois-ci. Je lui explique que je suis à découvert, que ma carte bancaire ne répond plus, et que je ne vois pas comment je peux l'aider. Elle me dit qu'elle comprend, que ce n'est pas grave, qu'elle se débrouillera. Et m'envoie un mail dans la foulée, en me disant, cette histoire de découvert, ça veut dire que tu peux prendre de l'argent à la banque même si tu n'en as pas? Parce que moi, vraiment, j'ai besoin d'argent. Je lui répond en lui réexpliquant ma situation, en lui disant que mon découvert atteint la moitié de mon salaire net, auquel il faudra enlever les 450€ que je rembourse pour mon prêt étudiant, autant dire qu'il va me rester à peine de quoi payer ma part de loyer et que je vais vivre encore un mois au moins à découvert.

Pas de réponse. Deux jours plus tard, elle m'envoie un mail triste à fendre l'âme pour me dire qu'elle a trouvé une solution, qu'elle a vendu une grosse chaine en or qu'elle avait acheté il y a deux ans (ah bon?), que même si l'objet n'avait pas de valeur sentimentale ça lui a fait très mal de s'en séparer (snif vraiment), mais qu'elle va pouvoir tenir quelques semaines grâce à ça.

Puis quelques jours plus tard, re-coup de fil (quand je dis coup de fil, en fait c'est un coup de fil dans le sens Afrique-Europe, c'est à dire que la personne bippe pour qu'on la rappelle pour qu'elle puisse exposer son problème) re-coup de fil donc de Cléopatre, qui me fait part de ses nouveaux projets. Elle va rentrer au pays, chercher un boulot là-bas, et comme elle n'a pas de quoi payer son billet d'avion, c'est moi qui vais le prendre en charge. Au fait, elle a déjà pris rendez-vous avec un recruteur potentiel pour le 18 octobre donc je dois lui envoyer 500€ avant le 13.

Je lui demande ce qui lui fait croire que je suis capable de sortir une somme comme ça du jour au lendemain, mais je sais: je bosse en France, donc tout est facile pour moi, je gagne plus d'un million (de francs cfa) par mois, la banque me permet de retirer de l'argent même quand je n'en ai plus, en plus je n'ai pas besoin de faire ma lessive à la main!

Elle me dit qu'elle n'en sait rien, mais que de toute façon je suis la seule à pouvoir (!!) l'aider, et que de toute façon si elle ne rentre pas, la personne qui la prenait en charge ayant démissionné, ça ME reviendrait plus cher si elle ne rentrait pas au pays.

Ce n'est pas très africain ce que je vais dire, j'ai même un peu honte de le penser, mais je ne vois pas où intervient ma responsabilité dans ses choix de vie et de carrière.

J'aime beaucoup Cléopatre, mais je ne comprend pas pourquoi c'est à moi de l'assumer.

Je prend en charge la familia parce que je l'ai décidé, parce que je me vois mal arpenter les rayons de Picard en sachant que ma famille ne sait pas de quoi demain sera fait. N'empêche que je trouve que c'est pas mal de responsabilité pour quelqu'un qui démarre dans la vie, qui doit rembourser un prêt étudiant et aussi (éventuellement, si c'est possible, merci!) penser à son propre avenir. Je ne parle pas de chose complètement abstraites et hors de portée du genre week end impromptu à Barcelone entre copines, ou abonnement chez l'ésthéticienne ou inscription à un cours de théatre. Non, juste des choses basiques du style économiser pour payer ses impôts, mettre de côté pour acheter un appart un jour ou simplement pour rentrer au pays les vacances prochaines.


Mais je ne me plains pas de ça. Ce qui me mets hors de moi, c'est qu'on fasse tout reposer sur mes épaules, qu'on me sonne pour envoyer des sommes très importantes du jour au lendemain, tout simplement parce que je travaille en France. Ce qui me soule, c'est ce boulet que je traîne qui fait que je peux m'évertuer à faire les plans que je veux, je sais qu'il y aura inévitablement un "coup de fil" un jour pour me rappeller que je suis issue d'une famille africaine modeste.

Ce qui m'énerve, c'est que j'ai l'impression d'avoir été punie. Punie pour cette semaine à New York, qui faisait de moi une personne qui part se détendre en vacances, comme tout le monde. Voilà, ce qui me frustre, c'est de me dire que malgré tous mes efforts pour vivre normalement, tous ces sacrifices, jobs minables, études pointues, casse-têtes administratifs, malgré toutes ses frustrations, il y aura toujours un coup de fil pour me rappeller d'où je viens, me foutre deux baffes pour m'éviter de me prendre pour ce que je ne suis pas: une fille comme tout le monde.

Je vais lui envoyer son foutu fric, même si je suis déja dans le rouge alors qu'on n'est même pas le 10, et même si je sais que ça ne l'empêchera pas d'aller deviser sur mon avarice vu que je n'ai pas répondu immédiatement et sans question à son exigeance.

Et, découvert pour découvert, je vais aller voir ses petites bottines dont Laulau m'a parlé.

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2006/08/16

Le petit chat est mort

C'était un cours d'improvisation. Un exercice classique dont la première étape consiste, pour chaque participant, à écrire une phrase sur un morceau de papier. La suite de l'exercice est complètement délirante, mais ce n'est pas de ça que j'ai envie de parler aujourd'hui.

On me demande donc d'écrire une phrase en français sur un bout de papier, et pour moi c'est évident, la phrase sera "Le petit chat est mort.". Je ne sais même pas pourquoi. Oui, il fut une année où j'écoutais un peu trop "Les Vieux" de Jacques Brel dans mon ipod, mais j'ai l'impression que cette phrase vient de plus loin.

"Le petit chat est mort", ça sonne bien, non? C'est rythmé, ça offre des tas de possibilités sur une scène, on peut le dire avec un air un peu triste ou complètement détaché, on peut le hurler comme si on venait d'assister à une scène horrible mettant en cause un petit chat et des roues de camion.
Le petit chat est mort, donc.

Le prof récupère les papiers et lit les phrases à haute voix. Arrivé à la mienne: "Le petit chat est mort. Je l'attendais celle-là! Vous savez qu'à chaque fois qu'un professeur fait cet exercice en France, il a 90% de chance de tomber sur cette phrase? ".

Et moi qui pensais être originale. Pour le coup j'ai réagit comme une Française moyenne. Moi qui me targue de porter haut les couleurs de mon continent, de mes cultures, moi qui aime bien titiller mes copains à coup de "C'est très français, tout ça...", moi qui met un point d'honneur à faire manger du mafé à Charles-Henri et à Marie-Alix, on me demande une phrase et mon subconscient me fait réagir comme une petite Française moyenne.

Après toutes ces années à baigner dans les cultures française et francophone, c'est peut-être normal que la France s'insinue partout dans mes pensées.

Il y a quelques années je n'aurais peut-être même pas relevé l'anecdote. Peut-être en aurais-je même été fière, autant que je suis fière par exemple d'avoir intégré autant de cultures africaines différentes, d'être cette personne unique, partout chez elle, capable d'adopter les comportements locaux au point où dans ces capitales africaines on ne me demande plus d'où je viens.

Mais j'ai vieilli depuis, j'ai relu Fanon (de moi-même cette fois), j'ai redécouvert Césaire, j'ai appris que Cheikh Anta Diop n'avait rien d'un grand oncle un peu fou-fou que personne ne contredit mais que personne n'écoute vraiment non plus.

J'ai appris l'histoire de la Vénus Hottentote, celle des zoos humains, celle des tiraillleurs-chair-à-canons "sénégalais".

J'ai posé un autre regard sur Tintin au Congo, sur Banania, sur cette "joie de vivre" qu'on nous colle à toutes les sauces et qu'on appelle "capacité de résilience" quand elle ne concerne pas des Noirs naïfs et "joyeux par nature".

J'ai expérimenté la recherche de stage, la recherche d'appartement, Et vous faites souvent des plats de chez vous? Et vous invitez souvent de la famille à dormir?, les commerçants qui vous suivent dans les rayons, les vendeuses des boutiques un peu chic qui ont l'étonnante capacité de voir à travers votre corps la cliente qui entre juste après vous dans le magasin.

Malgré tout, malgré moi, je sais qu'une partie de moi a été, est colonisée par la France. Et je ne sais pas quoi en faire. Pour l'instant j'ai juste décidé de la traiter comme une piqûre de guêpe, ne pas y penser, se concentrer sur autre chose, continuer à apprendre l'Afrique et l'histoire des Noirs, continuer à apporter ma petite goutte d'eau pour le développement de mon continent.

Pour le reste, on verra.

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2006/08/01

Internaute anonyme

J'ai perdu trop de temps à justifier mes choix de vie, mes comportements, mes opinions, mes goûts et mes couleurs.

J'ai tout de suite compris qu'internet serait pour moi un espace de liberté, où je ne serais ni la fille d'Un Tel, ni la cousine de Tel Autre, où mes faits et gestes ne seraient pas pas colportés, analysés, amplifiés, pour finir jetés à la figure de la grande coupable, ma mère qui a déjà le tort d'être l'Etrangère, donc forcément responsable du comportement peu orthodoxe de ses enfants.

Internet, c'est grand, et c'est petit à la fois. Et je m'amuse à croiser les censeurs au détour d'un forum, je m'amuse à être pleinement moi, sous leurs yeux réprobateurs, se désepérant de ne pouvoir, sinon me remettre sur le droit chemin, du moins soupirer en choeur "La fille d'Un Tel est gâtée, vous avez vu comment elle parle de la religion/de son mari/du Président/des hommes?".

Sur internet, je ne suis que Pokou.

Anonyme et libre.

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2006/07/26

Hey! Hey! Get off of my way!


Danielle m'a envoyé un mail cette semaine.

Son entreprise l'envoie dans les pays de l'est et elle a demandé à faire une escale de deux jours à Paris, rien que pour me voir.

J'avoue que ma première réaction a été de faire le compte: plus de 15 ans qu'on ne s'est pas vues, peut-être un quintal de lettres échangées durant l'adolescence, puis est apparu internet, de milliers de kilo-octets de confidences, de photos, j'étais dans le Vermont ce week end, j'ai rencontré quelqu'un, tu méritais mieux que lui, le foutou c'est un plat à base de bananes plantains, je passe un entretien, ils te prendront sûrement, ils ne savent pas ce qu'ils ratent, je dirige une équipe de 4 personnes, j'ai eu mon permis de travail...

Pourtant j'ai eu peur. Peur de la revoir, peur de ne pas savoir quoi lui dire, peur de pleurer à en être ridicule, peur peut-être de faire le deuil de cette Danielle aux longs cheveux avec laquelle on inventait des codes secrets, celle avec laquelle je déambulais bras dessus-bras dessous dans la cour de récréation en chantant à tue-tête "Hey, hey, get off of my way! I could come straight from the USA!" .

Peur de faire le deuil de la petite Danielle ... et de la petite Pokou qui était son amie.

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