Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2006/07/28

Sale moment pour M. Tionna

Je n'aimerais pas être à sa place ce matin!

L'annonce est parue la semaine dernière sur PAP. J'ai appelé le numéro et pris rendez-vous pour une visite. Chéri y est allé seul, accompagné de notre dossier complet.

L'appartement, très beau, sur les quais, assez luxueux voir péteux, lui a plu donc il a déposé le dossier. D'après Chéri, le courant est bien passé entre M. Tionna, l'actuel locataire et lui. Sa femme travaille dans l'événementiel, elle a même organisé des soirées pour mon entreprise, ils habitaient près de chez nous il y a quelques années, il trouve notre dossier très bien, la propriétaire vit en Province mais c'est son amie d'enfance, c'est lui qui a publié l'annonce, il fait toutes les visites et lui sélectionnera le meilleur candidat locataire -oui, on dit candidat, comme pour un concours d'entrée à Polytechnique- notre dossier est très correct (on gagne très largement plus que les 3 000 € demandés) donc a priori il ne devrait pas y avoir de souci.

Deux jours plus tard, coup de fil de notre nouvel ami: l'appartement sera attribué à une amie de la propriétaire qui vient s'installer sur Paris. Pas de chance, notre dossier était en pôle position.

Et voilà que l'annonce, légèrement modifiée (on en apprend plus sur l'équipement "haut de gamme" de la cuisine) réapparait dans le journal d'hier. On peut raisonnablement en déduire que l'appartement est toujours proposé à la location, qu'il n'y a jamais eu d'amie provinciale, et que notre dossier est tout simplement allé à la poubelle, malgré toutes la garanties financières.

Est-ce que M. Tionna a réellement voulu proposer notre dossier? Est-ce que c'est la propriétaire qui nous a écartés? Ou alors il s'agissait d'un jeu de dupes dès le départ?

Je hais cette hypocrisie qui pousse les gens à vous faire croire qu'il sont disposés a à vous voir habiter leurs murs malgré ce-que-vous-savez. Je préferais sincèrement l'époque ou les choses étaient claires dès le début: "On ne loue pas aux Noirs". Ca faisait gagner en courses de taxi entre midi et deux et en temps les cadrettes surbookées qui n'arrivent pas à caser deux séances de gym dans leur semaine.

Mais M6 est passée par là, avec ses micros, ses caméras dissimulées, la justice aussi avec des condamnations qui n'ont pas dû faire plaisir à tout le monde.

Donc aujourd'hui le propriétaire, l'agence louvoient. Ils vous ménagent, vous font espérer, jusqu'à ce qu'ils trouvent un locataire génétiquement plus sérieux. Enfin, ça c'est pour les plus malins.

Les autres font comme M. Tionna, republient la même annonce dans le même journal, et reçoient un vendredi matin un coup de fil pas très amical d'un Chéri qui exige des explications.

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2006/07/27

"Chez nous, au Liban"

Ma première libanaise s'appelait Rita. Elle était née hors du pays, tout comme sa mère et son père, mais parlait à 8 ans de "son" village comme si elle allait y retourner après la classe.

Plus tard, j'ai découvert les Libanais d'Afrique, peu recommendables car sur place uniquement pour faire de l'argent, n'ayant aucune envie de côtoyer la population, sauf à la limite les jeunes filles indigènes aux croupes bien rebondies, à condition qu'elles sachent tenir leur place et ne pas se mettre des idées de "projets" en tête.

Mais en France c'est différent. Nous sommes dans la même galère, tous métèques comme l'a si gentiment rappelé un Charles-Henri à une (semi-)Iranienne. J'ai rencontré beaucoup de Libanais, déjeuné avec certains, diné avec d'autres, discuté, beaucoup, jusqu'à ce que je me surprenne avec un petit groupe de copains libanais, et particulièrement avec deux filles que je considère aujourd'hui comme des amies.

J'ai toujours, depuis toute petite, été épatée de la facilité avec laquelle le Libanais parle du Liban. Depuis la petite Rita jusqu'à Myriam. Myriam qui ne peut passer une soirée sans placer plusieurs fois dans la conversation des phrases commençant par "Chez nous au Liban..." avec ce drole d'accent qui tire sur la dernière voyelle, "Chez nous au Liba-an".

Chez toi au Liban, ma belle, c'est la guerre.

C'est la guerre, alors que Béatrice a pu se débrouiller pour être dans sa ville de Rabieh ces vacances malgré son CDI tout neuf ("Il faut savoir négocier, les filles !;p" nous avait-t-elle narguées)

C'est la guerre , et le mariage de Omar est annulé. Je ne pouvais pas y aller, mais ce n'est pas une raison.

C'est la guerre, parce que l'orgueil des uns vaut manifestement plus que la vie des autres.

C'est la guerre, et la dernière fois que je t'ai vue, Myriam, tes grand yeux clairs n'étaient pas cernés de khôl. Et je n'ai entendu aucun "Chez nous au Liba-an" de la soirée.

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Dans ma bulle

Ca c'est l'invention de l'année :D

Les écouteurs intra-auriculaire, le mariage de la boule Quies et de l'écouteur, qui permet d'être vraiment dans son monde.

On écrase le bout caoutchouteux jusqu'à ce qu'il se ratatine, on le met dans l'oreille et on le maintient jusqu'à ce qu'il regonfle. Et là -c'est magique- on n'entend plus les crissement insupportable de la rame de métro, ni la conversation de la voisine avec sa mère "qui la saoule", ni le gros lourd qui veut savoir si vous faites de la danse parce que vraiment vous marchez comme une danseuse mademoiselle. Non, plus rien n'existe que l'étrange accent d'Ayo qui supplie à genoux un inconscient de ne pas la quitter.

Oui, je suis devenue une Parisienne grincheuse, qu'un rien enerve (Non madame la provinciale!! On ne se met pas à la sortie de l'escalator pour lire son plan!!!) , toujours sur la défensive, à l'affut de l'embrouille ou de l'endroit à éviter.

Mais il faut dire qu'après avoir été prise à partie de manière très désagréable dans les looooongs couloirs de Montparnasse, après avoir vu une SDF littéralement se chier dessus sur un siège de métro, après en avoir vu une autre faire les poubelles à l'intérieur d'un fast-food de gare où j'ai finalement renoncé à déjeuner, après avoir fait un long (très long) trajet à côté d'une bande de jeunes au fond d'une rame qui discutaient tranquillement de la manière dont ils allaient dépouiller les bolosses du train juste après ma station, après tout ça j'ai un peu moins envie d'être en phase avec mon environnement.

Don’t leave me * I’m begging, * I love you * I need you * I’m dying* I’m crying* I’m begging* Please love me... Down on my knees, I'm begging you...

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2006/07/26

Hey! Hey! Get off of my way!


Danielle m'a envoyé un mail cette semaine.

Son entreprise l'envoie dans les pays de l'est et elle a demandé à faire une escale de deux jours à Paris, rien que pour me voir.

J'avoue que ma première réaction a été de faire le compte: plus de 15 ans qu'on ne s'est pas vues, peut-être un quintal de lettres échangées durant l'adolescence, puis est apparu internet, de milliers de kilo-octets de confidences, de photos, j'étais dans le Vermont ce week end, j'ai rencontré quelqu'un, tu méritais mieux que lui, le foutou c'est un plat à base de bananes plantains, je passe un entretien, ils te prendront sûrement, ils ne savent pas ce qu'ils ratent, je dirige une équipe de 4 personnes, j'ai eu mon permis de travail...

Pourtant j'ai eu peur. Peur de la revoir, peur de ne pas savoir quoi lui dire, peur de pleurer à en être ridicule, peur peut-être de faire le deuil de cette Danielle aux longs cheveux avec laquelle on inventait des codes secrets, celle avec laquelle je déambulais bras dessus-bras dessous dans la cour de récréation en chantant à tue-tête "Hey, hey, get off of my way! I could come straight from the USA!" .

Peur de faire le deuil de la petite Danielle ... et de la petite Pokou qui était son amie.

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2006/07/11

Han! Il est beaaaaaauuuuu!


50 m², un beau dressing, un bureau, une vraie cuisine, un quartier super sympa que t'as pas peur de rentrer seule à minuit et demi...

Je nous vois bien habiter dedans.

Tu me diras, on ne gagne que 5 fois et demi le prix du loyer cc, on n'a que deux garants, dont l'un est propriétaire, oui, bon, on est tous les deux en CDI dans de très grosses boites très connues, on n'a pas d'enfants (sinon on ne prendrait pas un deux pièces, banane!) ,on dit bonjour dans l'escalier, on est plus diner tranquille entre amis que grosse teuf bruyante avec alcool, shit et claquement de bises à des dizaines d'inconnus.

Est-ce que ça va compenser le reste, je veux dire cette tare qui se lit sur mon visage, qui se devine déjà au téléphone ("Vous pouvez m'épeler votre nom?"), cet handicap qui rend les gens mielleux, prévenant, tellement qu'on ne comprend pas leur réponse quand on les rappelle? "Le propriétaire a loué l'appartement à son fils / préféré une hotesse de l'air qui gagne le tiers de vos revenus... je peux vous mettre en relation avec ma collègue, elle s'occupe du 17ème, toute la zone entre Place de Clichy et Porte de Clichy." J'ai une tête à habiter Porte de Clichy?
Oui. A les écouter, oui.

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