Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2006/10/30

Aleksey Vayner : Bluff ou grand bluff?



Chéri pense qu'Aleksey Vayner a monté son coup de bout en bout, que le buzz autour de son histoire était voulu et prévu.

Aleksey Vayner c'est un étudiant de Yale hilarant, qui a envoyé à UBS une candidature spontanée sous forme de vidéo.
Léchée, la vidéo.

Dedans il explique tous ses "achievements" sportifs, on le voit faire des trucs de fou sur des skis, jouer au tennis, danser avec une jeune fille court vêtue, casser des briques, et surtout, expliquer dans des conditions d'entretien, sa vision du succès, qui pour lui est un état d'esprit et n'a rien à voir avec la chance, enfin, tous les lieux communs qu'on retrouve dans les "manuels de vie" dont sont si friands les américains.
Je dis qu'il est hilarant, parce que voir un loupiot de 21 ou 22 ans donner des leçons de vie avec un air arrogant, suffisant, supérieur (la moue! OMG!! quelle moue!) en soit c'est déjà des barres de rire.

Mais ce qui est vraiment drôle, c'est de faire une recherche sur le gus et de tomber par exemple sur le site des étudiants de l'Ivy League et d'avoir un aperçu de ses faits d'armes: le loupiot s'est mis à pipeauter dès les journées d'intégration sur son passé d'agent de la Mafia et de la CIA (!!!) , ses relations avec le Dalai-Lama (!!!) qui aurait rédigé sa lettre de recommendation pour Yale, les cours de tennis qu'il aurait dispensé à Sarah Michelle Gellar et à Harrison Ford.

Dans son cv il est plus prudent, mais fait quand même état d'une société d'investissement dont il serait CEO et qui s'avère être fictive, il parle aussi d'une ONG dont il serait également CEO (on dit CEO pour une ONG??!) mais qui en réalité n'existe pas plus. Et j'oublie son rôle d'entraineur d'une équipe (de Coréens) qui aurait gagné un championnat national (coréen) d'arts martiaux (deux des membres ont été blessés pendant la compétition mais pas de problème, notre héros est également spécialiste en massage orhtopédique chinois: il les a soigné et ils ont repris la compet frais comme des gardons :D )
J'ai passé plein d'anecdotes à la trappe, mais rien que le fait d'écrire tout ça me fait hurler de rire! Comment peut-on raconter des choses aussi énormes?!

Chéri a sa théorie: il dit qu'un étudiant de Yale n'a pas besoin de faire autant d'effort pour être embauché à UBS (on ne parle pas de McKinsey non plus, hein! UBS, c'est pas la boîte la plus inaccessible :o surtout pour un étudiant de Yale ). Chéri dit qu'en fait il savait très bien , ou espérait, que sa petite candidature filmée créerait un buzz, que UBS se rendrait coupable de violation de vie privée et que non seulement il gagnerait en notoriété mais en plus il pourrait poursuivre l'entreprise et se faire beaucoup d'argent. Chéri pense que le gars a tout orchestré et que c'est même pour ça qu'il a commencé à raconter des craques dès son entrée à Yale.
Tordu, hein?

Moi je pense que c'est juste un mythomane avec un incroyable aplomb et une opinion pas très haute de l'esprit critique des recruteurs d'UBS.

Une dernière chose: la vidéo m'intrigue, surtout ses "exploits sportifs". On "le" voit faire un truc de fous sur des skis, mais vu la combinaison qu'il porte et la distance, ça pourrait tout aussi bien être mon boulanger. On le voit jouer au tennis, c'est censé être impressionnant, mais on ne voit pas son partenaire et j'ai bien l'impression que ce dernier ne fait que lui renvoyer gentiment la baballe. On le vois danser avec une fille en brassière-minijupe, mais quand on se concentre un peu sur ses gestes à lui (dur de détacher ses yeux de la chute de rein de la nénette.. serait-ce fait exprès?) on se rend compte qu'il ne fait rien d'extraordinaire. Et pour ce qui est de l'"apothéose" (gniark gniark) de la vidéo, la séquence où il casse une pile de brique, comme par hasard la caméra zoome sur la pile juste à ce moment là et le plan est coupé pendant le dézoomage, ce qui fait qu'on ne voit pas sa tête pendant le cassage de briques et que rien ne prouve que c'est lui. Et de toute façon Manu m'a dit que les briques sont le plus souvent fissurées à l'avance.

En France on a eu les histoires du minet de l'EM-Lyon qui avait envoyé une lettre de mtiv tordante à un VIE à New-York, avant ça il y avait eu celle de l'HEC en prise avec BCG, hé ben les américains font plus fort. Comme d'habitude.

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2006/10/29

Mon humeur en musique

Il est presque deux heures du matin, ou une heure si on tient compte du changement d'heure, je sais pas, je comprends rien.
J'ai très mal dormi de la semaine et je sais que je devrais aller me coucher, demain il y a le ménage à faire et le marché aussi, et mes ongles l'après-midi.
Mais je ne peux pas aller me coucher, j'ai un bouquin à terminer ce soir et ça me déprime de quitter mon héroïne, en plus je sens que la fin ne sera pas happy-end-style. Donc je surfe sur le net.
Et voilà ce que j'écoute en boucle:



The Magic Numbers - Forever Lost

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2006/10/27

Les bottines dans ma tête.

J'ai vraiment besoin de chaussures. De bottines plus précisément. Je ne supporte pas les escarpins et quand je suis "habillée" je ne supporte pas d'être à plat. Et j'aime les talons aiguille. En été c'est donc sandales, salomés et mules. En en hiver, bottes et bottines. (Si ça se trouve, dans deux ans je relirais ce billet et je me moquerais de la Pokou de 2006 qui ne supportais pas les escarpins. Que les esprits des cors, durillons et ampoules m'entendent et fasse qu'un jour je puisse parcourir plus de 30 mètres avec une belle paire de Louboutin. Bah oui, tant qu'à rêver, je ne vais pas m'imaginer avec de vulgaires San Marina aux pieds! :D ) Il me faut des bottines marrons, beige ou camel. Ou grises peut-être. Parce que je n'ai que des paires noires: je n'ai jamais réussi à mettre plus de 60€ dans une paire de chaussures que je ne pourrais pas amortir dignement. Je sais, c'est mal. Esprits de la mode et du style, pardonnez-moi.
Quoiqu'il en soit, toutes mes bottines sont noires, la plupart à talons aiguille (j'ai déjà dit que j'adorais les talons aiguille? ) et voilà, il y a plein de vêtements que je ne peux pas porter parce que ça ne vas pas du tout avec du noir.Je cherche donc mes bottines, j'ai déjà le modèle dans ma tête, ou du moins les grands traits, il faut qu'elles soient fines à bout pointu ou arrondi, mais fin-euh! J'ai vu des horreur à bout rond, des espèces de sabot avec le bout hypertrophié, ça m'a fait penser à un pied de chameau (ou de dromadaire, pour être précise), c'est horrible!

Déjà que j'ai du mal à marcher avec grâce et élégance, avec des chaussures pareilles je serai prête à faire passer la première guenon venue pour Audrey Hepburn ou Oumou Sangaré!

Je cherche partout et je ne les trouve pas, les bottines de mes rêves. Je suis allée au Printemps, j'ai vu des trucs pas mal (le escarpins Kurt Geiger dont on me parlait sont bien jolis, mais ce sont des escarpins)
Le pire c'est que je sais qu'elles m'attendent quelque part, comme mon sac qui s'est amusé à se ballader plus de 6 semaines dans ma tête avant de se matérialiser dans une boutique alors que je ne m'y attendais plus. Elles doivent être toutes tristes, pensant que je ne veux pas d'elles. Ne vous inquiétez pas mes chéries, Maman Pokou va venir vous chercher très bientôt!!

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Energizing & Icebreaking

Je voulais revenir sur ma dernière formation, et plus particulièrement sur les Energizers & Icebrakers. Il faut que je note le déroulement de ces petits jeux qui permettent aux gens de faire connaissance sinon j'aurai tout oublié dans 6 mois.

Bataille de boule de neige:
Chacun écrit trois infos sur lui sur une feuille de papier (film préféré, chateur/groupe préféré, livre préféré) puis le froisse pour former une boule. Le groupe est divisé en deux camps face à face et la bataille commence: on commence par lancer sa boule sur le camp adverse, puis on ramasse celles qui sont près de nous (celle que nous a lancé le camp adverse, logiquement) pour les jeter à nouveau sur les adversaires. Ca permet à toutes les boules de se mélanger et au bout de quelques minutes, la bataille est arrêtée, chacun ramasse la boule la plus proche ou garde celle qu'il a en main, puis essaie de trouver à qui elle appartient. A mon avis c'est un jeu qui commence à être sympa à partir de 10 à 12 participants.

Two thruths and a lie.
Chacun écrit sur une fiche deux vérités et un mensonge à son sujet . On lit à haute voix chacune des fiches et les participants doivent deviner laquelle des affirmations est la fausse.Evidemment le but du jeu est de mettre des mensonges plausibles et surtout des vérités incroyables. C'est là qu'on découvre que sa voisine de table parle 8 langues, et que le garçon calme au fond de la pièce était une star du hockey dans son pays avant de reprendre ses études.

Les voyageurs
Les participants sont divisés en 4 ou 5 groupes. Les personnes du même groupe reçoivent une fiche avec le nom de la même ville écrit dessus. Ils doivent se rendre ensemble dans la ville (pas pour de vrai, hein!) et donc se reconnaitre parmis les participants. Sauf que personne n'a le droit de parler ni d'écrire quoi que ce soit: tout le monde doit se faire comprendre avec des gestes (va mimer "Oslo" ! :D ).Le groupe gagnant est le premier à être formé au complet.

Il en reste encore trois ou quatre que j'ai oubliés, j'updaterai si je m'en souviens.

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2006/10/26

Il n'est pas venu

Depuis que je connais Fatou, elle subi les pires humiliations de la part de Gédéon (je donne aux gens les pseudos que je veux!).
A chaque fois, c'est vers Chéri et moi qu'elle se tourne pour trouver un peu de réconfort et sécher ses larmes.
A chaque fois je me dis qu'elle a enfin compris que cette relation ne la mènera nulle part et que ce type est décidé à détruire méthodiquement tous ses efforts pour construire, sinon son bonheur, au moins un semblant de vie normale.
A chaque fois, je me dis "à quelque chose, malheur est bon, c'est le comble là, elle va enfin se décider à le quitter!".
A chaque fois, je suis déçue.

Il y a quelques jours Fatou est sorite pendant que Gédéon faisait la sieste. Elle l'a réveillé pour lui dire où elle allait mais il faut croire qu'il était encore un peu endormi et n'a pas bien compris. Quand Fatou est rentrée, la porte était fermée (elle n'a jamais réussi à avoir un double des clés) et Gédéon lui a dit par l'interphone qu'il ne savait pas où elle était passée de la journée, que c'était inadmissible et que puisqu'elle aimait tellement se ballader dehors, elle pouvait y rester.

Depuis, Fatou dort sur notre canapé. Gédéon ne s'est pas excusé, sinon auprès de Chéri pour l'inconvénient, mais a fait savoir à Fatou que "la punition [était] levée", sans aller jusqu'à lui demander de rentrer. Ni même lui dire qu'elle "pouvait" rentrer. Histoire de pouvoir lui sortir en tant voulu qu'il est fatigué de la voir et que si ça ne tenait qu'à lui, ils ne vivraient plus ensemble depuis longtemps.
Les deux premiers jours, Fatou semblait avoir la rage, elle parlait de reprendre le deux pièces vide de ses grands-parents, de se trouver un petit boulot, de lui dire merde une bonne fois pour toute.Et puis elle a appelé son beau-père. Qui lui a dit qu'une bonne épouse était une épouse courageuse. Et elle a appelé sa mère. Qui lui a dit qu'une femme respectée se devait d'être mariée, et ta grande soeur qui est encore célibataire, les gens parlent.

Et on n'est passé de "Jamais je n'y retournerai!" à "S'il ne vient pas me chercher, je ne veux pas y retourner. J'ai mon honneur quand même...".

Je suis déçue. Et triste pour elle.


Le sursaut d'orgueil qui devait lui permettre de reprendre (prendre?) le lead de sa vie n'est pas venu.

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L'homme n'est rien

C'est ce qui m'est venu à l'esprit quand j'ai appris le décès de L'Abbé. L'Abbé n'était pas abbé, c'était juste un jeune cousin de mon âge, qui aimait prier mais aussi organiser des fêtes, danser, nous faire faire des tours dans la voiture empruntée à Tonton.
Il est décédé dans un accident de voiture sur une autoroute, sûrement à cause de l'épouvantable état des routes au pays. C'est Clépoatre qui m'a prévenue, ça m'a fait tout bizarre. Ma réaction sur le coup a été: "non, ce n'est pas possible, il était si jeune, il allait rejoindre sa première affectation."
La dernière fois que je lui ai parlé, c'était il y a quelques années, lors d'un court séjour au pays. Et bizarrement, le fait que nous ne soyons pas si proche que ça m'a fait encore plus de peine. Finalement, je ne connais pas grand chose de sa vie: le nom de sa première copine, celui de la fille qu'il projetait d'épouser, son surnom à l'école primaire, le dernier film qui l'a marqué. Et je ne le saurais sûrement jamais.

Ses frères m'en diront peut-être plus. Ou pas. On ne parle pas des morts, ça ne se fait pas.

Il faut que j'aille au pays l'été prochain.

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2006/10/09

Ma famille me pompe

J'ai un peu honte mais il faut que je pousse mon coup de gueule. Je ne peux en parler à personne IRL puisque ça ne se fait pas, mais il faut que je me défoule un peu.

Cette année Chéri et moi avons décidé de partir en vacances ensemble pour la première fois (après 4 ans de mariage, ça se comprend). On était tellement contents, après toutes ces années de frustrations, d'études, de stages en boulots mal payés.Bref. Installés dans la vie active, on a pris quelques jours en avance et on s'est fait notre petite semaine à NY. De retour en septembre, mon compte bancaire faisait déjà la gueule, mais je me disais que je me remettrais à flot sur les deux mois à venir.

Je savais que je devais envoyer "l'argent de la rentrée" pour les plus petits, Le Vieux étant à la retraite et s'étant de toute façon complètement désengagé de l'éducation de ses enfants. J'ai donc envoyé cet argent, en plus de "l'argent du mois", qui permet de faire bouillir la marmite et que je me suis engagé à envoyer chaque mois depuis que je travaille, Le Vieux étant à la retraite et s'étant de toute façon complètement désengagé de l'alimentation de ses enfants depuis que ses grandes sont en âge de travailler et/ou de percevoir des bourses d'études. Après cet envoi j'étais déjà a découvert mi-septembre (NYC est passé par là, ne l'oublions pas), mais c'est pour la bonne cause. Et de toute façon je me disais que j'aurais un ou deux mois pour me remettre à flot.
C'est compter sans Cléopatre, la grande soeur, qui a repris et termine ses études dans une grande ville africaine et a perdu son job il y a quelques mois. Un membre généreux de la famille de Maman l'aidait financièrement jusqu'à cet été, mais cette personne n'a pas fait signe de vie depuis quelques temps.

Cléopatre m'appelle vers le 20, pour que je lui envoie de l'argent, vu qu'elle n'a rien reçu ce mois-ci. Je lui explique que je suis à découvert, que ma carte bancaire ne répond plus, et que je ne vois pas comment je peux l'aider. Elle me dit qu'elle comprend, que ce n'est pas grave, qu'elle se débrouillera. Et m'envoie un mail dans la foulée, en me disant, cette histoire de découvert, ça veut dire que tu peux prendre de l'argent à la banque même si tu n'en as pas? Parce que moi, vraiment, j'ai besoin d'argent. Je lui répond en lui réexpliquant ma situation, en lui disant que mon découvert atteint la moitié de mon salaire net, auquel il faudra enlever les 450€ que je rembourse pour mon prêt étudiant, autant dire qu'il va me rester à peine de quoi payer ma part de loyer et que je vais vivre encore un mois au moins à découvert.

Pas de réponse. Deux jours plus tard, elle m'envoie un mail triste à fendre l'âme pour me dire qu'elle a trouvé une solution, qu'elle a vendu une grosse chaine en or qu'elle avait acheté il y a deux ans (ah bon?), que même si l'objet n'avait pas de valeur sentimentale ça lui a fait très mal de s'en séparer (snif vraiment), mais qu'elle va pouvoir tenir quelques semaines grâce à ça.

Puis quelques jours plus tard, re-coup de fil (quand je dis coup de fil, en fait c'est un coup de fil dans le sens Afrique-Europe, c'est à dire que la personne bippe pour qu'on la rappelle pour qu'elle puisse exposer son problème) re-coup de fil donc de Cléopatre, qui me fait part de ses nouveaux projets. Elle va rentrer au pays, chercher un boulot là-bas, et comme elle n'a pas de quoi payer son billet d'avion, c'est moi qui vais le prendre en charge. Au fait, elle a déjà pris rendez-vous avec un recruteur potentiel pour le 18 octobre donc je dois lui envoyer 500€ avant le 13.

Je lui demande ce qui lui fait croire que je suis capable de sortir une somme comme ça du jour au lendemain, mais je sais: je bosse en France, donc tout est facile pour moi, je gagne plus d'un million (de francs cfa) par mois, la banque me permet de retirer de l'argent même quand je n'en ai plus, en plus je n'ai pas besoin de faire ma lessive à la main!

Elle me dit qu'elle n'en sait rien, mais que de toute façon je suis la seule à pouvoir (!!) l'aider, et que de toute façon si elle ne rentre pas, la personne qui la prenait en charge ayant démissionné, ça ME reviendrait plus cher si elle ne rentrait pas au pays.

Ce n'est pas très africain ce que je vais dire, j'ai même un peu honte de le penser, mais je ne vois pas où intervient ma responsabilité dans ses choix de vie et de carrière.

J'aime beaucoup Cléopatre, mais je ne comprend pas pourquoi c'est à moi de l'assumer.

Je prend en charge la familia parce que je l'ai décidé, parce que je me vois mal arpenter les rayons de Picard en sachant que ma famille ne sait pas de quoi demain sera fait. N'empêche que je trouve que c'est pas mal de responsabilité pour quelqu'un qui démarre dans la vie, qui doit rembourser un prêt étudiant et aussi (éventuellement, si c'est possible, merci!) penser à son propre avenir. Je ne parle pas de chose complètement abstraites et hors de portée du genre week end impromptu à Barcelone entre copines, ou abonnement chez l'ésthéticienne ou inscription à un cours de théatre. Non, juste des choses basiques du style économiser pour payer ses impôts, mettre de côté pour acheter un appart un jour ou simplement pour rentrer au pays les vacances prochaines.


Mais je ne me plains pas de ça. Ce qui me mets hors de moi, c'est qu'on fasse tout reposer sur mes épaules, qu'on me sonne pour envoyer des sommes très importantes du jour au lendemain, tout simplement parce que je travaille en France. Ce qui me soule, c'est ce boulet que je traîne qui fait que je peux m'évertuer à faire les plans que je veux, je sais qu'il y aura inévitablement un "coup de fil" un jour pour me rappeller que je suis issue d'une famille africaine modeste.

Ce qui m'énerve, c'est que j'ai l'impression d'avoir été punie. Punie pour cette semaine à New York, qui faisait de moi une personne qui part se détendre en vacances, comme tout le monde. Voilà, ce qui me frustre, c'est de me dire que malgré tous mes efforts pour vivre normalement, tous ces sacrifices, jobs minables, études pointues, casse-têtes administratifs, malgré toutes ses frustrations, il y aura toujours un coup de fil pour me rappeller d'où je viens, me foutre deux baffes pour m'éviter de me prendre pour ce que je ne suis pas: une fille comme tout le monde.

Je vais lui envoyer son foutu fric, même si je suis déja dans le rouge alors qu'on n'est même pas le 10, et même si je sais que ça ne l'empêchera pas d'aller deviser sur mon avarice vu que je n'ai pas répondu immédiatement et sans question à son exigeance.

Et, découvert pour découvert, je vais aller voir ses petites bottines dont Laulau m'a parlé.

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