Blog (pas) intime

"Ce sujet favori: moi-même." (R. Bradbury)

2006/07/27

"Chez nous, au Liban"

Ma première libanaise s'appelait Rita. Elle était née hors du pays, tout comme sa mère et son père, mais parlait à 8 ans de "son" village comme si elle allait y retourner après la classe.

Plus tard, j'ai découvert les Libanais d'Afrique, peu recommendables car sur place uniquement pour faire de l'argent, n'ayant aucune envie de côtoyer la population, sauf à la limite les jeunes filles indigènes aux croupes bien rebondies, à condition qu'elles sachent tenir leur place et ne pas se mettre des idées de "projets" en tête.

Mais en France c'est différent. Nous sommes dans la même galère, tous métèques comme l'a si gentiment rappelé un Charles-Henri à une (semi-)Iranienne. J'ai rencontré beaucoup de Libanais, déjeuné avec certains, diné avec d'autres, discuté, beaucoup, jusqu'à ce que je me surprenne avec un petit groupe de copains libanais, et particulièrement avec deux filles que je considère aujourd'hui comme des amies.

J'ai toujours, depuis toute petite, été épatée de la facilité avec laquelle le Libanais parle du Liban. Depuis la petite Rita jusqu'à Myriam. Myriam qui ne peut passer une soirée sans placer plusieurs fois dans la conversation des phrases commençant par "Chez nous au Liban..." avec ce drole d'accent qui tire sur la dernière voyelle, "Chez nous au Liba-an".

Chez toi au Liban, ma belle, c'est la guerre.

C'est la guerre, alors que Béatrice a pu se débrouiller pour être dans sa ville de Rabieh ces vacances malgré son CDI tout neuf ("Il faut savoir négocier, les filles !;p" nous avait-t-elle narguées)

C'est la guerre , et le mariage de Omar est annulé. Je ne pouvais pas y aller, mais ce n'est pas une raison.

C'est la guerre, parce que l'orgueil des uns vaut manifestement plus que la vie des autres.

C'est la guerre, et la dernière fois que je t'ai vue, Myriam, tes grand yeux clairs n'étaient pas cernés de khôl. Et je n'ai entendu aucun "Chez nous au Liba-an" de la soirée.

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